Lions de Metal
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Suivi de la campagne Earthdawn des Lions de Pierre, 6ème saison.
 
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 Chapitre 73 - Rencontre avec Aile-de-Givre

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Valérian
Éclaireur humain et questeur d'Astendar
Valérian


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Chapitre 73 - Rencontre avec Aile-de-Givre Empty
MessageSujet: Chapitre 73 - Rencontre avec Aile-de-Givre   Chapitre 73 - Rencontre avec Aile-de-Givre Icon_minitimeLun 10 Juil - 22:24

Chapitre 73 - Rencontre avec Aile-de-Givre


« C’est vraiment pas juste ! J’avais droit à une permission ! »
Maloniel était furieuse et tournait plus en rond qu’elle ne préparait ses affaires. Elle stoppa brusquement son manège et pivota vers moi.
- J’espère que tu n’y es pour rien et que ce n’est pas une manœuvre de ta part pour ne pas m’avoir dans les pattes !
Je levai les mains en signe d’apaisement.
- Maloniel, je te jure que je n’y suis absolument pour rien et que j’ignore tout de cette mission de reconnaissance. Je t’ai déjà dit que j’étais d’accord pour que tu viennes avec nous quelque temps. Et j’aurais été ravi de t’avoir encore un peu à mes côtés.
L’exploratrice se faisait déjà une joie de nous accompagner dans notre périple vers Aile-de-Givre. Rencontrer un grand dragon n’était pas donné à tout le monde. Mais, deux jours avant notre départ, un ordre de mission était venu et elle était convoquée pour une patrouille vers le sud, à la recherche de mouvements thérans.
- Mouais… Tu avais raison : tu ne contrôle pas grand-chose de tes aventures. Et moi encore moins… » soupira-t-elle en se laissant tomber à mon côté et en posant sa tête sur mon épaule.
Je passais un bras autour de ses épaules et lui adressai quelques mots de réconfort.

Deux jours plus tard et à peine deux semaines après notre retour du monde des t’skrangs pâles, Pelenas, Ghorghor et moi étions à nouveau sur la route. Nos sacs étaient lourdement chargés de nourriture et de vêtements chauds. Pour une fois, l’armurier nain avait trouvé et négocié comme un chef pour nous obtenir des capes de nuit hivernale et des bottes de tiédeur. Ghorghor était devenu un négociant tout à fait correct, je devais le reconnaître.
En ajoutant à cela notre équipement habituel et les cadeaux pour Aile-de-Givre, nous étions très bien équipés. Très bien encombrés aurait été un terme plus exact. Le recours à une ou deux mules auraient été bienvenu, toutefois, celles-ci n’auraient pas pu nous suivre dans la haute montagne. Une paire de bouquetins auraient été plus appropriée, mais je n’en avais pas vu sur les marchés.
Le voyage fut difficile, voire périlleux par endroit, mais il était également exaltant et intimidant par son cadre. Le Mont Vapeur du massif était le plus haut des montagnes de Throal et il nous écrasait de sa majestueuse énormité. Nous étions bien équipés et notre groupe était complémentaire. Pelenas avait le pas sûr des voyageurs, même si elle était plus habituée aux forêts qu’à la haute-montagne. Sa naturelle grâce elfique alliée à sa magie élémentaire lui permettait de se jouer de bon nombre d’obstacles. De son côté, Ghorghor était un nain robuste et ingénieux. Ses talents de bricoleur permirent d’optimiser et d’entretenir au mieux notre équipement. Quant à moi, j’étais un éclaireur, donc potentiellement à l’aise partout. Toutefois, l’endroit était hostile et les conditions extrêmes et il fallut la conjugaison de nos talents pour surmonter les épreuves naturelles et le climat polaire au fil de notre progression.
Mon talent de Marche des vents fut très utile mais il faillit causer ma perte. Alors que je me lançai par-dessus une crevasse, une bourrasque me projeta violemment contre la paroi, occasionnant une douleur intense à ma cheville gauche. Je boitai pendant un temps, mais grâce aux soins de Pelenas, à ma bonne constitution et à une prudence de chaque instant, je guéris au bout de deux jours et retrouvai tout mon allant.
Notre elfe fut également déterminante pour détecter et calmer les élémentaires d’air qui sillonnaient et s’ébattaient le long des parois de cette impressionnante montagne. Elle dialogua avec eux et réussit à nous faire accepter et obtint même quelques renseignements intéressants pour les derniers obstacles naturels.
Ce fut un trio épuisé et meurtri, mais renforcé par l’aventure et plutôt fier, qui parvint au sommet. Nous ne savions guère à quoi nous attendre, ni quelle forme prendrai cette rencontre. À la vue d’une ouverture dans la roche, dissimulée par une brume glaciale, nous savions être parvenus au terme de notre étape. Un large couloir de pierre nous mena dans une grande salle où la température était déjà nettement plus supportable. Sur place, nous eûmes la surprise d’être accueillis par trois femmes que Ghorghor et moi connaissions déjà. Elles s’étaient présentées à nous nous le nom collectif de la Triade. Dans le détail, il y avait Te’eshpa l’illusionniste, Askatra l’élémentaliste et Calah la nécromancienne.

« Salutations à vous, voyageurs. Soyez les bienvenus dans la caverne d’Aile-de-Givre. Veuillez nous suivre, elle vous attend. »
Je m’avançai vers elles pour engager la conversation. Les trois femmes étaient toujours aussi distantes et l’illusionniste était la seule des trois avec laquelle j’avais pu échanger quelques mots lors de notre précédente rencontre. Et c’est aussi elle qui m’avait donné mon pouvoir de panoplie du parfait héros. C’est donc tout naturellement à elle que je m’adressai.
« Je ne m’attendais certes pas à vous revoir ici, vous et vos sœurs, lançai-je en guise de préambule.
Elle me jeta un bref regard qui ne trahissait aucune émotion.
- Notre ancien maître, le dragon squelettique qui nous accompagnait lors de notre précédente rencontre, était issu d’une couvée d’Aile-de-Givre. Il est donc normal que nous nous soyons mises à la disposition de son aînée à sa mort. Par ailleurs, les temps sont troubles et obligent à agir de concert.
Calah intervint pour mettre fin à ce bref échange et nous toisa.
- J’espère que vous êtes au courant qu’Aile-de-Givre ne peut être dérangée impunément et qu’un cadeau de valeur est de coutume pour avoir son attention.
- Nous en sommes informés et nous avons apporté un présent que nous espérons digne d’elle, répondit Pelenas en tendant une lourde lance à la nécromancienne.
L’objet faisait partie de ceux trouvés dans le trésor de T’silver. La lance était gravée et entrelacée d'éléments primordiaux, sa pointe durci au feu élémentaire. Selon l’elfe, l’objet avait la capacité d'utiliser les quatre éléments et c’était un objet rare et de grande valeur.
Calah tendit l’objet à sa sœur Askatra qui l’examina attentivement pendant une bonne minute. Elle sembla se détendre imperceptiblement et une ombre de sourire joua sur ses lèvres.
« Bien. Je pense que cela pourrait mériter de lui être présenté.
Puis elle se tourna vers nous et s’adressa à nous comme à des garnements.
« En sa présence, je vous invite à la plus grande humilité. Vous allez être mis en présence d’une des créatures les plus anciennes, les plus puissantes et les plus sages de Barsaive. Mesurez vos paroles et vos gestes. »
Puis elle fit demi-tour et emprunta le passage derrière elle qui semblait descendre au cœur de la montagne. Ses sœurs attendirent que nous la suivions pour fermer la marche derrière nous.
Après un nouveau boyau de taille respectable, mais bien insuffisant pour laisser passer un dragon, nous débouchâmes dans une vaste caverne éclairée par des cristaux d’un bleu glacé. Des nappes de brume rasaient le sol ici et là. La température était cette fois plus accueillante et nos capes et manteaux devenaient gênants.
Au centre de la caverne, le grand dragon était allongé, semblant nous attendre. À la fois énorme et élancée, majestueuse et dangereuse, la créature nous faisait paraître pour insignifiants. À notre entrée, elle tourna la tête dans notre direction et son regard inhumain et insondable nous mis mal à l’aise. Pelenas mit un genou à terre alors que Ghorghor et moi-même nous inclinâmes bien bas.
Askatra avança vers elle et lui tendit la lance. Aile-de-Givre se redressa légèrement et s’empara de l’objet avec une délicatesse et une précision étonnantes. Ce qui nous avait semblé être une lourde lance ressemblait désormais à un cure-dent. Certains humains expérimentés sont capables de conserver un visage neutre lors de négociations. Alors, face à un dragon plus que millénaire, il était impossible de déchiffrer son expression afin de savoir si l’objet lui plaisait et si notre présent serait accepté.
« Cela conviendra. Je suis prête à vous accorder un entretien. Je crois savoir que vous avez besoin d’informations.
Sa voix était grave et puissante, mais étonnamment posée et compréhensible.
Je fis un pas en avant et présentai notre groupe.
« Grand dragon, voici Pelenas l’élémentaliste, Ghorghor l’armurier et je suis Valérien l’éclaireur. Nous avons effectivement grand besoin de votre savoir et de votre sagesse. Nous projetons de retourner prochainement à la Roche d’Ayodhya et nous voulons savoir si quelque chose peut être fait… »
- Nous voulons inverser le processus pour sauver la Roche-de-Vie, intervint Pelenas avec une note de supplication et d’espoir dans la voix. Il y a des êtres qui souffre là-bas !
- Je vois. Je sais ce qui se passe à Ayodhya et je désapprouve. Les thérans se prennent pour des érudits, mais ils ignorent tellement de choses. Et ils se comportent très mal avec des forces qui ne perçoivent qu’à peine. Ils pensent être indélogeables avec leur navire posé sur la Roche, mais ils déchanteront bientôt. Racontes-moi ce que tu as vu là-bas, elfe », demanda le dragon.
Pelenas détailla leur périple dans les sous-sols du Triomphe, dans les mines d’Ayodhya, puis leur rencontre avec la Roche et les obsidiens qui se trouvaient à l’intérieur. Parfois, Ghorghor apportait un commentaire pour compléter les dires de l’élémentaliste. Aile-de-givre posa quelques questions précises puis se tourna à nouveau vers moi.
« On m’a parlé aussi d’enchantement de magie draconique à restaurer.
- En effet, grand dragon. Lors de notre précédente rencontre, Te’eshpa m’avait fait don d’un puissant enchantement d’apparence, mais celui-ci a été désactivé.
- Par qui et pourquoi ? questionna notre majestueux hôte.
- Par un mage théran qui, parmi toutes les tortures, a tripatouillé mon architrame a trouvé amusant de me priver de cet enchantement.
- Quel est le nom de ce mage théran ?
- Hefera.
- Je vois. Et pourquoi Hefera vous torturait-il ? insista le dragon.
- Pour savoir où se trouvait Hanto et mettre la main sur Aardélea.
Aile-de-dragon sembla me regarder un peu plus intensément. Cela ne fut pas de nature à me rassurer.
- C’est donc vous qui avez aidé Aardélea à Hanto ?
- Heu… je faisais partie de ce groupe, oui, répondis-je sans trop m’avancer.
- Et vous avez parlé ? Vous avez dit à Hefera ce qu’il voulait savoir ?
- Je ne crois pas, non.
- Comment le savez-vous ?
- Eh bien, je pense qu’il n’a pas eu ce qu’il voulait puisqu’il ne cessait de me poser toujours les mêmes questions, notamment celle concernant l’emplacement de ce village.
- Aardélea est très importante, et pas seulement pour les thérans. Je suis satisfaite que vous l’ayez protégée. J’ai besoin de votre aide en échange des renseignements que vous voulez. Vous allez vous rendre à Hanto et la ramener ici Aardélea.
Bien évidemment, tout ceci avait été déclaré sur le ton du commandement et pas de la demande. J’étais partagé entre le dépit de devoir encore crapahuter ci et là, alors que nous avions moult autres quêtes à mener, et la curiosité de savoir comment allait la jeune fille et d’en apprendre plus sur elle. Aile-de-Givre poursuivit :
- Auparavant, comme première récompense pour ce que je vous demande, je vais restaurer vos enchantements. »

Calah me fit signe d’avancer vers le dragon et je m’exécutai, non sans une légère appréhension. La massive créature m’examina pendant un bon quart d’heure. Parfois ses griffes semblaient écrire des arabesques dans le vide, parfois il me semblait percevoir comme un murmure incantatoire venant d’elle. Finalement, l’enchantement fut à nouveau fonctionnel et mon apparence s’en trouva grandement améliorée. Mes habits semblaient neufs et propres, leur coupe impeccable et de subtils entrelacs de couture donnait à l’ensemble une apparence d’aisance. Fait nouveau, mes vêtements scintillaient légèrement, comme recouvert d’un léger givre. Je supposai que cela n’était pas de nature à nuire à l’effet souhaité.
Aile-de-Givre s’occupa ensuite de l’enchantement de Ghorghor et cela alla nettement plus vite. Le temps de trois battements de cœur et le nain disposait à nouveau de sa paire d’ailes métalliques. Celles-ci émettaient un léger scintillement, à l’instar de mes habits.
« Cela est fait. Je vais me renseigner sur la Roche-de-Vie et je vous donnerai des renseignements à votre retour. De même, si vous avez des objets pour lesquels vous avez besoin d’informations, vous pourrez les laisser à mes assistantes. À ce sujet, si vous le souhaitez, l’une d’elle pourra vous accompagner dans votre voyage à Hanto. Il est temps pour vous de partir désormais. Que la chance vous accompagne, mortels. »
Comprenions que nous étions congédiés, nous nous inclinâmes une nouvelle fois, puis nous quittâmes la vaste caverne en compagnie de la Triade.

Pendant que mes amis faisaient le point sur leurs objets et les questions à poser, je sortis mon instrument de musique à filaments, la pierre étoilée qui s’y enchâssait et la dague de Kervala. Je répugnai à m’en séparer. Le luth m’accompagnait depuis des années et il était le lien tangible qui me reliait à la Passion ; les deux autres objets avaient été très difficiles à obtenir.
Je ne sais si Te’eshpa perçut mon trouble, mais elle vint d’elle-même vers moi.
« Te’eshpa… je vous confie ces objets afin qu’Aile-de-Givre puisse les examiner et me permette d’en apprendre un peu plus sur eux, si elle y consent. Il s’agit du luth du matin d’Astendar, de l’étoile du soir d’Andelin et de la dague du crépuscule. Ces trois objets appartenaient au Prince Kervala de la cité disparue d’Andelin et ils me sont précieux pour mener à bien une quête difficile.
- Fort bien. Je lui rapporterai vos propos », répondit simplement l’illusionniste en acceptant les artefacts.

Une fois les objets récupérés par les filles de la Triade puis déposés, elles revinrent vers nous.
« Comme notre maîtresse l’a déclaré, dit Calah, l’une d’entre nous peut vous accompagner si vous le souhaitez.
- A priori, nous ne pensions pas avoir besoin d’aide, répondis-je lentement en consultant mes compagnons du regard. Toutefois, si Aile-de-Givre est prête à nous faire accompagner pour lui ramener Aardéla, c’est sans doute qu’elle anticipe des difficultés. Dans ce cas, nous serions bien imprudents de négliger son avertissement et votre aide.
- Je suis d’accord avec le raisonnement, approuva Pelenas alors que Ghorghor hochai de la tête.
- Avez-vous une préférence ? demanda la nécromancienne.
- Peut-être que, lors du voyage, Askatra pourrait vous apprendre des choses, hasardai-je en regardant mes amis.
- C’est possible, convint Pelenas, mais avoir des talents complémentaires pourrait être plus utile que des talents redondants pour cette mission.
Malgré ma suggestions, mon regard revenait régulièrement vers Te’eshpa et l’illusionniste le remarqua et déclara :
« J’irai avec eux. »
Tout était dit en trois mots. La journée étant désormais largement entamée, il était plus sage de passer sur place. La Triade nous mena à un endroit plus approprié mais cela restait sommaire.

Après une nuit où chacun trouva facilement le sommeil, l’aube nous vit reposés et prêts à de nouvelles aventures. Après un rapide mais copieux petit déjeuner, nous entamâmes la descente. Celle-ci sembla facilitée par le présence de l’illusionniste à nos côtés. Les entiers devenaient apparents, le vent avait presque disparu et la température était nettement plus supportable que la veille.
Une fois au pied de la montagne, nous repartîmes en direction de Throal. Toutefois, dès que le terrain nous le permit, j’informai le groupe que nous ferions route plein ouest sans repasser par Grand-Foire. La ville cosmopolite grouillait d’espions, y compris thérans, et je ne voulais surtout pas en ramener dans notre sillage si certains nous identifiaient.
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