Lions de Metal
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Suivi de la campagne Earthdawn des Lions de Pierre, 6ème saison.
 
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 Chapitre 72 - Les pirates des profondeurs

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Valérian
Éclaireur humain et questeur d'Astendar
Valérian


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MessageSujet: Chapitre 72 - Les pirates des profondeurs   Chapitre 72 - Les pirates des profondeurs Icon_minitimeMar 25 Jan - 20:50

Quelques jours après mon entretien avec l’éminent gardien des archives du royaume Throal, nous reçûmes la visite d’une émissaire de la cour elfique du Bois de Sang. Suite à notre départ précipité à la poursuite de Kalourin, puis à notre disparition, l’émissaire avait été envoyée à Throal, dans l’attente de nouvelles de notre part.
Après avoir fixé un rendez-vous avec notre petit groupe, dame Lalwenye Oriliel se présenta à nous. Très digne et très protocolaire, elle était également très jolie dans son élégante tenue bleue sombre. Elle remit à chacun une lettre de la reine Alachia et deux cadeaux à chacun. La lettre était écrite en throalique pour Ghorghor, et en sperethiel pour Pelenas et pour moi. En termes gracieux, la reine nous remerciait une fois de plus pour nos actes et nous témoignait la gratitude et l’amitié du peuple elfe à travers ses cadeaux.
Pour ce qui était des présents, ils étaient somptueux. Nous reçûmes tout d’abord chacun une superbe cape de la cour elfique. Le vêtement était à la fois léger et chaud, fonctionnel et élégant, mais il apportait aussi une protection non négligeable. Ensuite, Pelenas reçut une baguette de ronces magique, un objet qui semblait aussi beau que dangereux. Ghorghor, lui, découvrit une paire de bottes à filaments dans la boîte remise par l’émissaire. Celles-ci étaient résistantes et de très belle facture. J’aurais presque souhaité les mêmes, mais le cadeau que je reçus fut encore plus beau et utile, à mes yeux. Il s’agissait d’une superbe armure de cuir à filaments. Souple, élégante et résistante, elle renforcerait encore mon côté elfique. Elle compensait presque mon enchantement d’apparence perdu.
L’émissaire ajouta, une fois sa distribution terminée, qu’il serait souhaitable pour nous de retourner au Bois de Sang afin d’y obtenir les mots-clés nécessaires au tissage de certains filaments. Cela nous permettrait d’honorer la promesse que nous avions faite d’y revenir. Voilà une agréable manière de nous rappeler à nos obligations. Une manière royale.
Nous rédigeâmes une lettre commune de remerciements à la reine. J’y ajoutai un courrier à destination d’Eliora afin de prendre quelques nouvelles.

Deux jours plus tard, nous recevions une convocation de la part de Merrox par l’intermédiaire de Maloniel. Selon la jeune voleuse, il avait un boulot important et urgent à nous confier. J’avais l’impression que le notable nain commençait à nous croire à son service et qu’il allait bientôt falloir dissiper quelques malentendus.
Sur place, nous trouvâmes J’role en compagnie du maître archiviste. Ce fut lui qui prit la parole.
« Merci d’avoir accepté cet entretien si rapidement. Nous avons un petit souci et je pense que votre groupe est tout à fait approprié pour le résoudre.
- Et elle va durer combien de temps votre affaire, demandai-je immédiatement, histoire de lui faire comprendre que nous n’étions pas corvéables à merci.
- Je sais que vous avez pas mal de choses à faire de votre côté mais cette affaire devrait être réglée en deux à trois semaines et c’est dans les environs de Throal.
- Bon, dans ces conditions, je pense que nous pouvons accepter de vous aider, concédai-je en espérant ne pas trop m’avancer.
- Comme Valérian, c’est d’accord pour moi, intervint Ghorghor.
- Idem pour moi, ajouta Pelenas.
- Par ailleurs, j’ai de bonnes nouvelles pour vous : mes agents ont retrouvé la trace de Langue-Jaune T’silver et il se pourrait qu’il ne soit pas loin de Throal, compléta le maître- espion.
- Mais il n’y a pas de rivière à proximité de Throal !? m’étonnai-je.
- Ce ne n’est pas tout à fait exact, intervint Merrox. Connaissez-vous la légende du capitaine Wes’trall ?
- Pas très bien, non. J’ai dû entendre son nom à l’occasion, mais sans plus.
- Moi, j’connais ! intervint Ghorghor.
- C’est normal, puisque vous êtes originaire de Throal, relativisa J’role.
- Lors de la dernière guerre, expliqua Merrox, les thérans mirent le blocus devant Throal pour nous faire plier et briser notre révolte. Le kaer était vaste et nos serres pouvaient alimenter une grande population. Mais celle-ci avait déjà augmenté largement au-dessus de nos capacités et nous n’étions plus auto-suffisants. Les choses auraient pu mal tourner sans les t’skrangs du clan V’strimon et le capitaine Wes’trall qui trouva un passage parmi les souterrains qui s’étendent au-delà des villes-cavernes et qui parvint à nous faire parvenir un ravitaillement inespéré.
- D’accord, merci pour le cours d’histoire, mais quel rapport avec notre présence ici ? demandai-je avec curiosité.
- J’y viens, modérez votre impatience. Ainsi que je vous l’avais évoqué lors de votre précédente entrevue, je soupçonne des traîtres possibles au sein de la Grande Bibliothèque. J’ai des doutes, notamment, sur une apprentie archiviste du nom d’Ela Pono. Ne vous méprenez pas, le statut d’apprenti-archiviste est un titre déjà important. Ela Pono est une excellente recrue et sa compétence n’est pas en cause. Ce serait plutôt nos soupçons sur le fait qu’elle revende des informations à quelqu’un d’extérieur qui nous inquiètent.
- Surtout si ce quelqu’un est le baron Mardek, poursuivit J’role. Mardek dirige la cité-caverne de Valvria et il a des velléités politiques qui vont jusqu’à envisager de déposséder la lignée de Valrus de la couronne. Notre bon roi commence à se faire vieux et son fils n’est pas marié, ce qui fragilise la lignée.
- Nous savons que Mardek a lancé deux expéditions dans les souterrains récemment, reprit Merrox. Il a fait appel à une compagnie de mercenaires mais nous ne savons pas précisément pourquoi. Néanmoins, nos informations laissent soupçonner des connivences entre lui et Ela Pono. Par ailleurs, celle-ci est une adepte et une ex-aventurière.
- On m’a rapporté qu’un seul survivant est revenu de la seconde expédition, en mauvais état, intervint J’role. Il aurait évoqué des pirates t’skrangs qui auraient trouvé un passage sous Throal. Si tel est le cas, il faut le savoir rapidement car cela pourrait être grave pour le royaume.
- Et vous soupçonnez la présence de T’silver parmi ces pirates ? demanda Ghorghor.
- En effet, répondit l’honorable voleur. Un tel secret serait facilement monnayable pour un intrigant de son espèce.
- Vu l’importance pour vous, on pourrait penser que ce passage aurait été identifié et protégé par Throal, intervint Pelenas avec une certaine pertinence.
- Il était préférable de laisser croire aux thérans que leur blocus était un échec et faire perdre le souvenir de ce passage à tout le monde, répondit Merrox, non sans une légère gêne.
- Y compris à vous ? s’étonna l’élémentariste.
- Hrem ! En fait, nous n’avons jamais su par où passaient l’équipage de Wes’trall. Nous récupérions les vivres à un endroit où ils les amenaient.
- Et vous n’avez pas cherché ensuite à trouver par où ils étaient passés ? insista l’élémentariste.
- Si, mais les quelques expéditions envoyées n’ont pas trouvé et les responsables de l’époque ont ensuite laissé tomber, répondit le gardien des archives, un brin penaud.
- Pour ma part, je ne vois toujours pas ce que nous venons faire dans votre histoire, intervins-je à nouveau.
- J’y viens, j’y viens, répondit le nain. Ela Pono va certainement organiser une troisième expédition et j’aimerais que vous en soyez.
- Nous ? Mais pourquoi s’adresserai-t-elle à nous ? m’étonnai-je.
- Parce que je vais vous placer sur son chemin et il vous suffira ensuite de lui faire accidentellement savoir que vous êtes des adeptes pour qu’elle s’intéresse à vous.
J’role se tourna alors vers Maloniel.
- En revanche, vous ne pourrez pas participer à cette expédition avec vos amies. Si que ce soit vous identifie comme faisant partie des forces d’exploration, cela compromettrait la mission.
La jeune humaine ne put dissimuler son dépit et me lança un regard mi-désolé, mi-courroucé.
- Si vous êtes d’accord, nous allons trouver un motif pour aller vous présenter à la jeune orke, déclara Merrox.
- Une orke ?! Quelle orke ? m’étonnai-je.
- Eh bien, il s’agit d’Ela Pono, répondit le maître archiviste comme s’il énonçait une évidence, en fronçant ses sourcils broussailleux.
- Oh ! Hum… je vais laisser Ghorghor et Pelenas s’occuper du premier contact et je vais réconforter Maloniel de sa déconvenue.
Je sortis de la salle avec la jeune voleuse, laissant nos hôtes quelque peu surpris. Il est clair que si j’avais su d’emblée que je m’embarquai dans une aventure dans des tunnels souterrains glacials aux côtés d’une orke renégate, j’aurais sans doute réservé une autre réponse aux dignitaires de Throal. Mais bon, j’avais accepté et j’allais devoir faire avec. Et j’entendais bien profiter d’une dernière journée de confort en compagnie de Maloniel avant cette expédition pénible.

La rencontre entre Ela Pono et mes deux amis se déroula bien et elle les invita dans une auberge de la cité de Valvria. J’étais aussi convié, afin de faire connaissance et d’en savoir plus sur une mission pour laquelle elle voulait recruter des adeptes.
L’endroit s’appelait "La barbe d’Ambica" en souvenir d’un nain légendaire. Toutefois, vu la posture dudit nain sur l’enseigne, la référence semblait tout sauf respectueuse. L’endroit était bondé et bruyant. Il ressemblait à un repaire de mercenaires, de gardes et d’adeptes qui travaillaient pour les nombreux marchands nains de la capitale naine. Et une bonne moitié étaient des orks. Les serveuses et le menu étaient à l’avenant. Bref, tout ce qu’il fallait pour me faire regretter d’avoir quitté Maloniel pour cet endroit. Je n’allais pas avoir à me forcer pour jouer à l’aventurier un peu cupide. Je mis tous mes talents sociaux en veille et ne cachai pas que l’endroit n’était pas à ma convenance.
Ela Pono était déjà là et semblait nous attendre. Elle se montra plutôt courtoise, mais sans excès. Visiblement, elle pensait que l’endroit était idéal pour recruter des mercenaires et que nous nous y sentirions bien. L’orke tiqua un peu face à mon comportement pour le moins distant, mais elle comprit rapidement que nous étions un groupe et qu’il faudrait prendre le lot ou rien.
Elle aborda bientôt le sujet de l’expédition et prétendit qu’elle détenait une carte des rivières souterraines à proximité de l’ancien royaume de Braza. Elle nous parla aussi des difficultés rencontrées par les autres expéditions, mais sans s’étendre sur le sujet. Elle prit ensuite une mine de conspiratrice et déclara qu’elle agissait pour le compte de la Grande Bibliothèque et elle nous demanda la plus totale discrétion sur cette mission. Voilà qui était intéressant et qui confirmait d’un coup les soupçons de Merrox. Nous acquiesçâmes à sa demande.
Nous discutâmes ensuite récompense sonnante et trébuchante et je négociai pour le principe. Compte tenu que c’était la troisième expédition, c’est que le danger était bien présent et cela méritait d’être pris en compte.
Avant de mettre fin à l’entretien, elle décida tout de même de prendre ses précautions.
« Je vous propose de sceller notre accord par un pacte de sang. Après tout, je ne vous connais pas.
- Nous non plus, répliquai-je d’un ton neutre.
- Ça vous pose un problème ? s’étonna l’orke. C’est une pratique habituelle dans ce milieu et je procède souvent ainsi.
- C’est bon pour moi, concéda Pelenas.
- Mais pour moi, c’est hors de question, insistai-je. Je n’ai jamais pratiqué ce genre de truc et je ne vais pas commencer maintenant, déclarai-je sur un ton ferme et calme. »
Même avec Eliora, j’avais refusé de faire ce type de rituel. Alors le faire avec une orke, que nous savions que nous devrions trahir avant la fin de la mission qui plus est, c’était juste impensable. Ela Pono n’avait pas vraiment envisagé cette possibilité, et elle hésitait entre se méfier et tout annuler ou tenter le coup tout de même. Il était temps de l’aider un peu.
« Notre groupe est connu, et notre réputation vaut tous les pactes de sang. Je ne ferai pas votre rituel débile. J’ai déjà vu ce que fait la magie du sang et je déteste tout ce qui s’en rapproche.
- Eh bien, je ne sais pas trop… hésita Ela Pono.
- Renseignez-vous sur les Lions de Pierre, intervint Ghorghor. Vous verrez que l’on a l’habitude de faire le job.
- Nous avons déjà travaillé plusieurs fois pour le baron Lemak de Brindol. Un ork, ajoutai-je.
- Je sais qui est Lemak, mais sans le connaître. Bon… je vais me renseigner et je vous donnerai ma réponse définitive demain. Même heure, même endroit. Si je suis rassuré à votre compte, nous démarrerons la mission dans la foulée, alors soyez prêts ! ajouta l’adepte avec un ton coupant.
- Pas de souci, répondit Ghorghor avec un sourire rassurant.
- J’espère pour vous… »
Nous primes ensuite congés et repartîmes vers nos auberges.

Le lendemain, nous retrouvâmes l’orke comme convenu et elle grimaça un assentiment contrarié à mon encontre.
« Je me suis renseigné sur les Lions de Pierre. C’est vrai que vous avez bonne réputation. Donc c’est d’accord. Vous êtes prêts ? C’est parti ! »
Nous quittâmes la ville de Valvria jusqu’à arriver à un entrepôt. À l’intérieur, Ela Pono révéla une trappe secrète dans le sol qui menait, après un court escalier, à une salle qui contenait un puit profond dans lequel une large panière permettait de descendre. Deux t’skrangs blancs – une race inconnue que Ghorghor avait déjà rencontré – s’ajoutèrent à l’expédition. Nous nous partageâmes matériel et vivres et utilisâmes la panière pour arriver, des dizaines de mètres plus bas, dans un tunnel obscur. Plus loin, nous arrivâmes à une grève souterraine et un ancien quai où attendait une grande barque.
Je n’avais jamais navigué en souterrain et l’expérience allait certainement être intéressante. Ou mortelle. Mes sens d’éclaireur étaient mobilisés et analysaient ce environnement inconnu. La phosphorescence des champignons qui couvraient certains murs nous apportait une luminosité bienvenue et étrange, conférant à l’ensemble de notre périple une note surréaliste et scintillante. Je notais que l’eau était très froide, mais que l’air restait assez tempéré. Ici et là, des animaux se déplaçaient ou nous regardaient passer avec curiosité. Poissons pâles, reptiles aux yeux d’obsidienne, rongeurs craintifs et papillons aux ailes d’un blanc immaculé. Même si elle n’était guère colorée, la était bien présente.
Le voyage était calme. Hormis le bruit, plus ou moins puissant, de la rivière, il n’y avait pas un bruit. Nos rares conversations étaient presque des murmures, tant nous étions intimidés par l’ambiance.

Nous nous étions répartis les rôles à bord. Une partie d’entre nous cherchaient à s’orienter et à déterminer quel embranchement emprunté lorsque choix se présentait. Une erreur et nous pouvions perdre des heures, voire être emportés là où ne voulions pas aller.
Les autres s’occupaient de la sécurité proche. Compte tenu du courant, la navigation n’était guère compliquée et il suffisait de maintenir la barque au centre du flot et d’éviter les écueils et les tourbillons… à condition de les voir à temps. Parfois, des silhouettes aquatiques passaient à proximité de la barque où des ombres étranges se profilaient sur les parois ou les berges. Notre curiosité ayant ses limites, nous passions au large aussi souvent que possible.
Régulièrement, l’orke consultait sa carte. Celle-ci représentait les méandres aquatiques souterrains qui s’étendaient sous le royaume de Throal, mais avec beaucoup de zones inconnues. À certains endroits, des points rouges figuraient les bornes laissées par le capitaine Wes’trall pour rejoindre la rivière enroulée. Le royaume perdu de Braza était également indiqué. Et nous allions devoir passer près. Très près même.

À la première halte, après un repas bienvenu, Ela Pono arracha de la mousse phosphorescente et se confectionna un oreiller avec. Elle nous conseilla d’en faire autant car, selon elle, cela protégeait des Horreurs. N’ayant aucune raison de douter de ses dires, nous en fîmes de même. Au pire, cela serait inutile.

Le lendemain, lors de notre périple, nous découvrîmes un îlot sur lequel se trouvait un pilier qui n’avait rien de naturel. L’une des bornes ? Nous nous y arrêtâmes pour l’examiner. Il était partiellement couvert d’étranges champignons aux reflets métalliques qui masquaient les inscriptions qui couraient autour du pilier. Pelanas arracha délicatement quelques champignons pour les examiner, alors que Ghorghor et moi nous intéressions plus aux inscriptions. Un symbole de Garlen fut rapidement identifié, mais nous ne pûmes décrypter le reste. De son côté, l’elfe goûta alla même jusqu’à goûter l’un des champignons mais sans déceler rien d’autre qu’un goût étrange mais peu prononcé. En revanche, les propriétés de prolifération de champignons apparurent rapidement évidentes et ses mains en furent bientôt couvertes, l’obligeant à s’en débarrasser dans l’eau.

Notre voyage nous rapprochait progressivement du sinistre royaume de Braza, désormais peuplé d’Horreurs. L’environnement se modifiait subtilement. La faune devenait plus craintive ou plus agressive. Elle était aussi moins facilement identifiable mais souvent dangereuse, à l’instar des champignons phosphorescents dans lesquels se dissimulaient désormais des champignons carnivores.
Lors de la halte suivante, Pelenas décida de renforcer la garde en invoquant un élémentaire qui veillerait sur notre campement improvisé.
Au milieu de la nuit, Ela Pono se réveilla en plein cauchemar. Elle secoua son oreiller de champignons luminescents comme une furie et trois formes étirées d’un noir luisant tombèrent au sol. Elle les écrasa d’un pied rageur et nous informant qu’il s’agissait de sangsues cérébrales. Ces fines créatures, à peine plus larges qu’un lacet, touchées par la corruption des Horreurs s’introduisant dans le nez ou la bouche du dormeur et s’installaient ensuite dans son cerveau dont elles pompaient ensuite le sang, transformant progressivement l’hôte en idiot puis en légume. Un triste sort, sans aucun doute.

à suivre...
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Valérian
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MessageSujet: Re: Chapitre 72 - Les pirates des profondeurs   Chapitre 72 - Les pirates des profondeurs Icon_minitimeLun 28 Fév - 11:14

Le lendemain, nous passions la sixième borne et, à l’issue de notre journée de voyage, nous parvînmes à un ancien poste avancé du royaume nain de Braza. Ela Pono proposa de camper à proximité, tout en nous incitant à la vigilance. Il y a avait un petit bastion, mais celui-ci possédait une porte étroite qui se révéler un atout défensif certain, tout comme cela pouvait être un piège ou un désavantage s’il nous fallait sortir rapidement. Nous décidâmes donc de nous adosser à une paroi, ce qui nous offrait un abri sans réduire drastiquement notre vision ni notre capacité de mouvement. Comme à son habitude, Pelenas invoqua un élémentaire pour le placer comme gardien. Une précaution qui allait se montrer déterminante.

En pleine période de repos, alors que la plupart sommeillaient, l’élémentaire prévint notre elfe que quelque chose de maléfique approchait. Le groupe eut tout juste le temps de s’équiper et de se ployer que deux humanoïdes jaillirent de l’eau. Vu leur état, ils pouvaient être qualifiés sans peine de cadavéreux aquatiques. Mais le plus inquiétant les suivait : une silhouette massive émergea de l’eau et son aura de malignité et de corruption était nettement perceptible. L’aberration aquatique envoya une aura de terreur qui paralysa mes camarades. À ma grande surprise, je parvins à me reprendre, alors que les deux cadavéreux arrivaient à notre portée. Ghorghor attaqua, mais sans hargne. Le reste du groupe était tout aussi hésitant, sous l’effet de la terreur. Je fonçai sur l’autre cadavéreux et, d’un coup bien ajusté, je le coupai en deux.
Cette action héroïque attira l’attention de l’aberration sur moi et je croisai le regard des trois yeux placés au centre de sa tête. Immédiatement, la puissance de sa malveillance souffla ma volonté comme une bougie. Je n’étais soudainement plus qu’obéissance, privé de tout libre arbitre. Ce que je considérais avant comme une aberration était en fait une créature merveilleuse et l’attirance qu’elle exerçait sur moi me fit ranger mon arme et me diriger vers elle, toute velléité offensive oubliée. L’invitation qu’elle me lança à venir rejoindre son royaume marin ne pouvait être ignorée. Une petite voix tambourinait à la porte de ma conscience, me suppliait d’ignorer cet ordre suicidaire et d’aller aider mes compagnons d’armes. Mais je bannis cette pensée parasite de la sérénité nouvelle qui m’habitait. Le froid glacial de l’eau m’accueillit en son sein et je plongeai, m’enfonçant dans les flots sombres de la promesse d’une paix sans fin.
Lors de mes aventures passées, j’avais déjà reçu des sorts d’attaque mentale et c’était particulièrement douloureux. Ce que je ressentis à ce moment-là fut seulement très désagréable, comme une gifle mentale. Cela suffit pourtant à dissiper l’emprise mentale de l’Horreur aquatique. Je perçus une voix lointaine mais qui prenait de l’ampleur.
« Reprends-toi, espèce d’abruti, ou nous sommes morts !
- Que… qu’est-ce qui se passe ? demandai-je en reprenant mes esprits.
- Bouges-toi ou tu vas nous noyer !
- Aloysius ?! »
Tout autant surpris par la situation que par le retour de mon ancien moi, j’en oubliai de retenir ma respiration et j’avalai de l’eau. Par chance, j’avais des compétences de natation correctes et un matériel léger, ce qui me permit de remonter rapidement. Quelques secondes plus tard, ma tête émergeait de l’eau et je pus à nouveau respirer. J’aperçus brièvement l’aberration aux prises avec mes amis à plusieurs dizaines de mètres derrière moi… et le fait que le courant m’emportait sur une zone de petits écueils. Nageant avec plus d’assurance, je m’efforçai de rejoindre la rive avant une rencontre qui pouvait qu’être douloureuse. Au prix des quelques efforts et quelques égratignures bénignes, je parvins à m’extraire du flot glacial.

Agenouillé sur la grève de sable, je pris quelques secondes pour reprendre mon souffle. Mais les cris que je percevais ne m’invitaient aucunement au repos ; mes amis semblaient en grande difficulté. Je me redressai péniblement, meurtri et frigorifié, mais plus encore sous le choc de la rencontre mentale, suintante de corruption et de malveillance, avec la grosse saloperie aquatique et l’emprise qu’elle avait eue sur moi le temps d’un instant. Elle avait annihilé ma volonté, ce qui avait laissé la place à l’esprit d’Aloysius qui était parvenu à nous sauver. Merci petit frère !
Je revins vers le lieu du combat, tout en étant bien décidé à ne pas me faire avoir de la même manière une seconde fois. J’utilisai mon talent de marche des vents et je remontai la rivière souterraine afin d’éviter de me trouver dans son champ de vision et d’arriver pour lui placer une attaque de dos que j’espérai la plus dévastatrice possible.

À l’emplacement de notre campement, je constatai que les choses tournaient très mal pour mes compagnons. Ghorghor faisait, seul, face à l’Horreur. Pelenas, à l’arrière, semblait toujours en difficulté pour mobiliser ses talents magiques. L’un des t’skrangs était à terre, près de la paroi du fonds, et l’autre se roulait à terre à proximité du combat, en proie à d’affreuses douleurs. Et pas d’Ela Pono en vue. Néanmoins, à voir les nombreuses blessures sur le corps de l’aberration, la résistance était là.
Comme prévu, je parvins sur l’arrière de la créature corrompue et je lui assénai un coup d’estoc dans un endroit que j’espérai vulnérable et vital. La lame rentra presque jusqu’à la garde et l’Horreur arqua son corps, puis poussa un râle de douleur en s’effondrant sur le sable, sans vie.
Ghorghor se tourna vers moi, un regard de soulagement dans les yeux, puis il se reprit et me lança :
« Ela Pono ! Elle est tombée à l’eau !
- Hein ! Où ça ?
- À côté de la saloperie, quand elle était encore dans l’eau.
- Bon sang ! Elle est peut-être déjà noyée ! »
Mais je m’élançai rapidement au-dessus des flots sombres, ma pierre lumineuse à la main. Normalement, elle avait dû être emportée par le courant, comme je l’avais été peu avant. Là, une forme ! Je repérai l’orke et parvins à la sortir de l’eau juste avant qu’elle ne s’encastre dans les écueils. Elle était en mauvais état mais vivante. Je la ramenai au camp et démarrai une tournée générale de premiers soins.
Avec Pelenas, remise de sa frayeur et désormais en pleine possession de ses moyens, nous parvînmes à remettre tout le monde d’aplomb. Après une période de repos – sans mauvaise surprise cette fois ! – le groupe était à nouveau opérationnel, même si tout le monde n’était pas dans un état optimal.
L’attitude de notre chef d’expédition s’était modifiée à notre encontre et elle nous remercia sincèrement. L’orke était désormais plus amicale, même avec moi lorsqu’elle apprit que c’était moi qui l’avais sorti de l’eau. Pelenas lui demanda si elle reconnaissait quelqu’un parmi les deux humanoïdes qui accompagnaient l’Horreur. Ela Pono les regarda à peine et répondit que non. Sans doute craignait-elle justement de reconnaître quelqu’un qu’elle avait bien connu.

La période suivante de navigation se déroula sans problème. Nous quittâmes l’ancien royaume de Braza et passâmes la huitième borne du plan d’Ela Pono. Celle-ci marquait l’endroit où plusieurs rivières souterraines se déversaient dans un immense lac. À la recherche d’un endroit pour établir un campement, nous trouvâmes une berge sablonneuse qui s’y prêtait. Plus étonnant, une antique statue de Garlen illuminée par une vingtaine pierres phosphorescentes rendait le lieu encore plus sûr et accueillant. La statue m’amena à songer à Garel et à Carelia. J’espérais qu’ils se portaient bien. Garel risquait de ne pas voir son père encore un bon moment. Et peut-être même de ne plus le voir du tout si les choses se passaient mal. Mais ça, je pouvais le dire de toutes mes aventures.
Sans doute grâce à la présence bienfaisante de la statue de Garlen, tout le monde profita d’un sommeil réparateur, sans cauchemar. Le moral et l’état général du groupe étaient revenus au beau et Ela Pono commençait à envisager la réussite de cette expédition.

Le lendemain – ou la journée de voyage suivante, tant il était difficile de mesurer le temps quand on est sous terre – nous avons croisé une embarcation du même type que la nôtre. Il n’y avait personne dedans, mais les traces de sang encore frais à bord nous mirent en alerte.
Moins d’une heure plus tard, nous atteignîmes un îlot où nous accostâmes avec circonspection. Les nombreuses traces de pas dans le sable, des pieds nus de t’skrangs et des pieds bottés, ne nous rassurèrent guère. Pas plus que les débris d’une douzaine de huttes détruites par le feu. Et le charnier sur la partie haute acheva de nous convaincre qu’il se passait des événements tragiques dans les environs. On y trouvait beaucoup de t’skrangs, pâles et autres, ainsi que quelques nains et orks. Ici et là, nous relevâmes des impacts de bouches à feu. Était-ce le fait des pirates évoqués par J’role ou d’autres forces étaient-elles à l’œuvre en ces lieux ignorés de tous ?
L’îlot semblait désormais désert et l’endroit en valait bien un autre pour établir un campement ; loin du charnier, bien évidement. Alors que nous effectuions les préparatifs, nous perçûmes un vrombissement lointain mais insistant et qui avait tendance à se renforcer. Nous échangeâmes des regards étonnés. Je montais la volée de marches qui menait à la zone supérieur et j’aperçus un groupe de bestioles volantes semblables à des moustiques… hormis que chacun faisait la taille d’un petit chien !
Alors que j’avertissais les autres et demandais à Pelenas de monter avec sa boule de feu, je notai que deux bestioles s’étaient détachées du groupe et volaient dans notre direction. L’elfe élémentaliste, à peine arrivée en haut des marches, commença à tisser son sortilège. Je m’avançai pour la protéger de toute attaque. La boule de feu partit et frappa la zone occupée par la nuée, envoyant la majorité des créatures au zone, mortes ou agonisantes. Les deux éclaireurs nous attaquèrent mais furent réceptionnés et proprement tranchés par Ghorghor et moi, pendant que Pelenas achevait deux survivants à l’aide d’un autre sortilège.
Ne souhaitant pas être réveillé en pleine nuit par ce genre de bestioles, je décidai de faire un tour de l’îlot. Arrivé au point haut, à proximité d’un bâtiment en pierre, je perçus d’autres vrombissements qui venaient du bas. Il devait y avoir un nid le long de la paroi de l’îlot ou dans une caverne.
Je revins prévenir mes compagnons et nous décidâmes d’une opération d’éradication préventive. Je sentais que notre elfe avait la boule de feu taquine en ce moment et qu’elle brûlait d’en lâcher une autre. Nous laissâmes Ela Pono et Muravi au camp, et nous embarquâmes tous les trois avec Shigo. Nous découvrîmes bientôt une caverne à l’endroit prévu. Alors que Shigo et Ghorghor tentaient de stabiliser la barque afin que Pelenas puisse envoyer son projectile incendiaire dans le trou, le nain tomba à l’eau. Je parvins à le hisser dans la barque, pendant que Shigo faisait de son mieux pour la maintenir. Mais les créatures, alertées par le bruit, commençaient à sortir et semblaient se réjouir que le diner soit servi à domicile.
Délaissant un Ghoghor bien protégé, les créatures se concentrèrent surtout sur moi et Pelenas. Après avoir reçu une piqûre fort douloureuse, je moulinai frénétiquement pour les empêcher d’approcher. Ces bestioles corrompues étaient capables de vider un humain de son sang en trois ou quatre piqures ! Je parvins à en tuer deux pendant que Pelenas utilisait un sortilège de bourrasque et envoya la moitié de nos assaillants dans l’eau où elles faisaient beaucoup mois les malines. Nous nous débarrassâmes aisément des saletés restantes, l’elfe envoya sa boule de feu dans le trou où elle consuma le nid, puis nous revînmes au camp pour un repos bien mérité et nettement plus serein.

La journée suivante, nous poursuivîmes l’exploration de l’immense caverne et du lac. Nous étions désormais arrivés au bout de la carte d’Ela Pono. Notre regard fut attiré par une lueur lointaine. Cela faisait comme une bande lumineuse verticale qui tombait sur une île. Une communauté t’skrang assez importante était installée là, à voir le nombre de barques et la taille des pontons. Nous notâmes aussi des mouvements au niveau du village situé sur les hauteurs de l’île. Un cri d’alerte salua notre approche.
Sur la plage, une seule guerrière nous attendait. Elle tenait deux lances et portait un crâne en os assez imposant. Il devait s’agir d’un rituel de défi, ce que Shigo nous confirma. Il suffisait que notre champion pose le pied sur le sable et relève le défi de leur championne. Selon que nous gagnions ou perdions, nous serons admis sur l’île, mais pas de la même manière. Si nous perdions, nous serions redevables à nos hôtes de leur l’accueil.
Notre forgeron ayant été assez décevant lors de la dernière confrontation, je me dis qu’il avait sans doute à cœur de regonfler un peu son ego.
« Ghorghor ? Tu le sens comment ?
- La lance, c’est pas mon truc. Mais je m’en occupe, pas de souci. »
J’aime bien les gens qui sont confiants. On gagne du temps.

Alors que le nain s’avançait et acceptait le défi de la t’skrang, je notais qu’il y avait beaucoup de château de sable sur la plage. Cela devait sans doute être une démonstration locale de talent artistique pour prouver que l’on n’était pas touché par la corruption.
Pendant ce temps, Ghorghor infligea une correction à son adversaire. Il avança rapidement sur elle et attaqua avec une vitesse que n’avait pas soupçonnée son adversaire. Elle récolta une blessure qui la fit reculer et qui termina le combat. Très démonstratif. Il y eu une instant de silence, puis la championne lança une phrase signifiant qu’elle acceptait sa défaite, que le rituel avait été respecté et que nous étions les bienvenus. Enfin, ce fut ce que Shigo traduisit.
La population sortit alors de ses cachettes en descendit du village pour nous accueillir. Ils étaient une bonne centaine, dont beaucoup de jeunes. Ils se montrèrent très curieux à l’encontre des représentants des autres races et de notre équipement métallique. Ils nous escortèrent jusqu’à leur village et nous menèrent dans un grand bâtiment en pierre, un peu à l’écart où nous attendait leur shivalahala. Une fois les politesses et présentations échangées, cette dernière nous informa que la population avait craint que nous ne soyons l’avant-garde des pirates qui pillaient les villages du lac. Certains t’skrangs pâles s’étaient même ralliés à eux pour les aider à capturer leur propre peuple.
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MessageSujet: Re: Chapitre 72 - Les pirates des profondeurs   Chapitre 72 - Les pirates des profondeurs Icon_minitimeMer 2 Mar - 16:15

Encore un chapitre de lecture en retard... tu vas trop vite !!! Rolling Eyes

Au fait, est-ce que tu as prévu de continuer à mettre en ligne sur le site scribay ?
Cela me permettait d'être certain de disposer de la version la plus à jour quand je me connecte, car celles qui sont ici ont été remaniées (du moins les premiers chapitres)...
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MessageSujet: Re: Chapitre 72 - Les pirates des profondeurs   Chapitre 72 - Les pirates des profondeurs Icon_minitimeMer 2 Mar - 18:16

Salut Arnaud,

Pour Scribay, je le fais un peu selon les relances des rares lecteurs (essentiellement Nicolas) et à mes heures perdues.
C'est quand même du boulot pour pas grand chose puisque je fais simplement du copier/coller (rapide) et de la remise en page (plus long) depuis mes fichiers word relus et corrigés.
Il me semblait d'ailleurs te les avoir envoyés en pdf.
Mais j'ai peut-être refait encore une relecture/correction depuis... Je ne sais plus trop. Sad
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MessageSujet: Re: Chapitre 72 - Les pirates des profondeurs   Chapitre 72 - Les pirates des profondeurs Icon_minitimeMer 2 Mar - 20:29

À peine avait-elle prononcé ces paroles que des cris d’alarme retentirent dans le village. Je n’eus pas vraiment besoin de la traduction de Shigo : pirates ! Finalement, nous étions bien leur avant-garde, mais celle-ci n’allait pas leur faciliter la tâche et le village venait de gagner quelques défenseurs de plus.

Quelques minutes plus tard, tous les défenseurs étaient sur la plage, et nous au milieu. Nous regardions les trois barges chargées de pirates, dont bon nombre de t’skrangs pâles, qui avançaient vers nous. Pelenas, Ghorghor et moi regardions surtout l’imposant navire qui se profilait en arrière-plan. Le Haut-landais violent ! Mon ami armurier et moi-même reconnaîtrions ce navire parmi mille autres. Ce salopard de Langue-Jaune T’silver était dans ce nouveau coup tordu. Et Merrox avait eu du flair en nous envoyant ici. Je ne sais comment le maître-archiviste avait su que le capitaine pirate t’skrang serait bien là, mais il était évident qu’il ne s’était pas trompé.
Les pirates abordèrent les pontons et se déployèrent sur la plage. Un tiers de leurs forces constitua un groupe et un autre tiers se déploya sur leur gauche. Le reste de leurs forces se répartit pour moitié entre une aile droite en retrait, visiblement à nous contourner une fois la mêlée engagée, et un groupe de réserve qui restait sur les pontons pour protéger leurs barques et aider le groupe qui en aurait besoin.
De notre côté, nos troupes se divisèrent en deux. La shivalahala prit le commandement du groupe du centre et Ghorghor celui de l’aile droite. Le nain, bien équipé et possédant quelques rudiments de tactique, inspira un semblant d’organisation et de discipline aux t’skrangs de l’île pour qui c’était sans doute la première bataille rangée de leur vie. Malheureusement, ce serait aussi la dernière de certains d’entre eux.
De mon côté, je constituai l’aile gauche à moi seul. Je pris place dans un cabanon et chargeai mon arbalète. Une dizaine de pirates se tenaient en retrait et il m’incombait de les empêcher de contourner les mêlées qui allaient se constituer pour assaillir nos troupes de flanc ou de dos. Shigo et Muravi étaient dans les rangs des défenseurs, avec leurs frères. Et Ela Pono s’était placé derrière moi en pensant être à l’abri derrière son sauveur. Seule Pelenas semblait hésitante sur son rôle. Je réfléchis un instant puis me tournait vers elle :
« Tu as un sort de vol, Pelenas ?
- De vol ? Heu… plus ou moins, je peux faire de grosses bulles qui me permettent de m’élever. Pourquoi ?
- Je me dis que tu pourrais être utile avec tes boules de feu depuis une position qui surplombe les rangs ennemis.
- Ah ouais ! L’idée me plait bien ! »
Le temps de tisser quelques filaments et elle s’élevait dans les airs, au milieu d’un groupe de grosses bulles colorées. C’était joli, amusant et original. Mais je gageai que nos ennemis allaient trouver la suite nettement moins amusante.
Les deux paires de groupes d’hommes armés convergèrent l’une vers l’autre et les premiers combats débutèrent. Ghorghor lança une hache de jet qui neutralisé un adversaire qui menait la charge dans le groupe d’en face puis il lança sa propre charge.
Pelenas lança une première boule de feu sur l’arrière du groupe ennemi du centre alors que celui-ci s’apprêtait à assaillir le groupe de la shivalahala. Les dommages furent importants : plusieurs t’skrangs restèrent au sol et d’autres refluèrent sous le coup de graves brûlures. La désorganisation était totale et nos alliés en profitèrent.
Les t’skrangs qui me faisaient face avancèrent pour tenter de renverser la tendance, mais je fis un peu de tir sur cible et le groupe hésita lorsque trois d’entre eux girent à terre.
Ce fut alors le groupe de réserve qui s’avança mais notre accueil fut une nouvelle fois dissuasif : le meneur s’effondra avec un de mes carreaux dans la poitrine et Pelenas fit bonne mesure avec une nouvelle boule de feu qui fit de nouvelles victimes et dispersa les survivants.
Seul le groupe d’assaillant qui faisait face à Ghorghor tenait encore bon, mais une troisième boule de feu fit cesser cette résistance. Ce fut la débandade générale et les t’skrangs pirates fuirent comme ils le purent. Ils rejoignirent leurs barques et s’enfuir vers le Haut-landais violent
Suite à une suggestion de ma part, Pelenas profita de ses bulles pour dériver vers le navire pirate et lui balança quelques boules de feu. Malheureusement, celles-ci ne purent endommager la structure du robuste vaisseau qui en avait vu d’autre. Quand votre bordage est conçu pour résister aux bouches à feu des autres navires, les boules de feu ne sont guère une menace réelle. Mais l’équipage avait été contraint de se mettre à l’abri. Après la déroute de leur vague d’envahisseurs, voir le défenseur venir les attaquer n’avait pas dû leur plaire.
De dépit, l'élémentaliste elfe déchaîna sa fureur incendiaire sur les barques des fuyards. Pas une ne revint au navire pirate.
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MessageSujet: Re: Chapitre 72 - Les pirates des profondeurs   Chapitre 72 - Les pirates des profondeurs Icon_minitimeMer 2 Mar - 21:17

Valérian a écrit:
Salut Arnaud,

Pour Scribay, je le fais un peu selon les relances des rares lecteurs (essentiellement Nicolas) et à mes heures perdues.
C'est quand même du boulot pour pas grand chose puisque je fais simplement du copier/coller (rapide) et de la remise en page (plus long) depuis mes fichiers word relus et corrigés.
Il me semblait d'ailleurs te les avoir envoyés en pdf.
Mais j'ai peut-être refait encore une relecture/correction depuis... Je ne sais plus trop. Sad

Ah, ok... C'est pas méga motivant effectivement si c'est juste du travail en plus, pour pas grand chose.

Moi, j'avoue que je ne suis pas hyper doué pour stocker et ranger les chroniques sans m'y perdre : j'en ai un peu partout sur mon disque dur, de différentes époques... et je ne sais jamais quelle version est la dernière...
Si je fouille un moment, j'ai une version qui date de fin 2020, qui s'arrête vers la fin du bois de Sang, c'est sans doute la dernière que tu m'aies envoyé.

Un jour (un jour...) je prendrai le temps d'en faire une version annotée de la Grande bibliothèque de Throal, avec tous les plans et aides de jeu que j'ai gardé depuis le début. Ensuite on le fera imprimer par Jean et on l'enverra à tous ceux qui ont participé !
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MessageSujet: Re: Chapitre 72 - Les pirates des profondeurs   Chapitre 72 - Les pirates des profondeurs Icon_minitimeMer 2 Mar - 22:52

Oui, je pense que tu as la dernière version. Fin 2020, ça doit être ça, il n'y a pas eu beaucoup de séances en 2021.
Je t'enverrai la saison en cours prochainement.
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MessageSujet: Re: Chapitre 72 - Les pirates des profondeurs   Chapitre 72 - Les pirates des profondeurs Icon_minitimeMer 28 Sep - 20:46

Bien évidemment, cette victoire donna lieu à une explosion de joie des t’skrangs pâles. Selon eux, c’était la première fois que le navire magique essuyait une défaite. Nous fûmes convoqués par la Shivalahala dans la grande salle commune. La chef spirituelle et temporelle du village était assise sur son trône, vêtue de manière cérémonielle et dotée des symboles de son pouvoir. La salle, remplie des t’skrangs du village qui vivaient un moment fort, était attentive. La shivalahala, qui parlait parfaitement le throalique, fit un discours de remerciements à notre encontre et nous expliqua qu’il fallait nous soumettre au rituel des contes avant de pouvoir poser des questions.
Pour ce peuple, coupé du monde de la surface, les contes étaient un moyen de perpétuer la mémoire. Cette mémoire dont les shivalahalas étaient dépositaires. La tradition voulait que chacune d’entre elles possède les connaissances et la mémoire de toutes celles qui l’avaient précédée. La mort brutale d’une shivalahala, sans qu’elle puisse transmettre sa mémoire à celle qui la suivra, était donc une tragédie et une perte terrible.
Elle débuta le rituel des contes en nous racontant l’histoire d’une famille t’skrang qui jouait au bord de la mer. La petite fille faisait un magnifique château de sable lorsqu’une Horreur survint et massacra sa famille. La petite resta concentrée et tissa, plus qu’elle ne construisit, un grand château de sable dans lequel elle put enfermer l’Horreur. De notre côté, Ghorghor choisit un conte qui parla des Invaës et me demanda de le lire. Malgré ma réticence, je m’acquittai de ma tâche, mais sans grand enthousiasme et cela se ressentit. Que n’avais-je plutôt conté une des nombreuses histoires sur la Passion d’Astendar ? Par ailleurs, j’avoue que toute cette aventure souterraine commençait à me lasser et j’avais hâte de partir à la chasse aux pirates pour enfin pouvoir revenir à la surface et avancer dans nos multiples quêtes, aventures et divers sauvetages du monde.
À l’issue du rituel, nous pûmes enfin échanger des renseignements importants, et notamment le passage vers la surface. Celui-ci passait entre les mâchoires du dragon, un étroit passage qu’il est difficile de remonter… sauf quand on possède un puissant navire avec des roues à aubes et de la magie élémentaire pour les actionner.
Le problème principal était que nous n’avions qu’une simple barque pour affronter les tourbillons, remous et rapides qui nous attendaient le pied ferme. Avec Pelenas, nous eûmes l’idée de tenter d’attacher à la barque les bulles colorées de son sortilège. Cela pourrait nous donner une possibilité de survoler les obstacles les plus périlleux. Nous tentâmes un essai autour de l’île, sous les yeux ravis des autochtones, et cela fonctionna de manière encourageante.

Une fois ceci réglé, il y avait un autre problème dont je souhaitais m’occuper avant que les choses n’évoluent trop. Il s’agissait d’Ela Pono et de sa loyauté. J’en parlai à mes deux amis et leur avis fut - une fois n’est pas coutume – radicalement différent. Pelenas partageait mon opinion de crever cet abcès alors que Ghorghor pensait que c’était trop tôt et il craignait d’ajouter des tensions inutiles dans le groupe. Nous décidâmes donc d’avoir un entretien serré avec l’apprentie archiviste. Je profitai de l’occasion pour tester un talent acquis récemment qui s’appelait sens empathique et qui me permettait de ressentir les émotions de la personne sur qui je l’utilisai. J’optai pour un assaut frontal afin de la déstabiliser d’emblée.
« Ela, nous aurions souhaité vous parler de certaines choses relatives à notre mission.
- Oui, bien sûr, je vous écoute.
L’orke ne se méfiait pas et elle avait désormais une certaine confiance en nous suite aux événements assez chahutés que nous avions partagés ces derniers jours.
- Je voulais savoir pourquoi vous nous aviez menti en prétendant que c’était la Bibliothèque de Throal qui était derrière votre expédition ?
- Hein ?! Mais… heu… c’est vrai, enfin…
- Non, certainement pas. Nous sommes nous-mêmes missionnés par la Bibliothèque pour vous surveiller.
- Quoi, mais pourquoi ?
- Par ailleurs, quels sont vos liens avec le baron Mardek ? Vous êtes dans quel camp ? Vous pensez qu’il est pertinent d’affaiblir Throal alors que les thérans sont bientôt à nos portes ?
L’orke cilla de stupéfaction face à mes propos assenés tels des accusations. La confusion la plus totale régnait dans son esprit. La culpabilité et la crainte étaient également présentes.
- Mais comment… comment vous savez tout cela, balbutia-t-elle ?
- Je vous ai dit : c’est la Bibliothèque qui nous a missionnés.
- Je ne sais pas quoi dire… en fait je déteste Mardek ! lâcha-t-elle.
- Tiens donc ?! Alors pourquoi travailler avec lui ? insistai-je sans la laisser souffler.
- Il me tient… il me fait chanter.
- Il va falloir nous en dire plus, relança Pelenas.
- J’ai… en fait… c’est moi qui ai trouvé la carte et je la lui ai vendu par erreur. C’est une faute professionnelle. J’aurais dû en réserver la primeur à la Bibliothèque et il m’oblige à travailler pour lui sinon il me dénonce et je perdrai mon travail.
- Hum… c’est un peu bancal, je trouve. S’il vous dénonce, il se dénonce en même temps, fis-je remarquer.
- Non, il prétendra avoir fait ça pour me tester et tester ma loyauté envers mon employeur, répliqua l’orke en pleurant.
- Mouais. Bon, on va essayer de vous arranger le coup et vous arrêtez de fricoter avec le baron, répondis-je
- Vous pourriez faire ça ? lança l’orke avec une note d’espoir dans la voix.
- Je pense que oui. On a tous le droit le faire une connerie un jour. Nous en parlerons à Merrox à notre retour. Mais vous n’avez pas intérêt à récidiver sinon vous pourrez faire une croix sur votre carrière.
- Oui, bien sûr ! Merci, du fond du cœur. Vous m’enlevez un sacré poids.
Ela était vraiment soulagée et je pensai que nous avions remis une apprentie-archiviste dans le droit chemin.
- Ghorghor ? m’enquis-je avec un clin d’œil. Une dernière question ?
- Non, c’est bon pour moi, répondit le nain qui n’avait pas participé à la conversation.
- Parfait. L’affaire est donc réglée ! »

Après une période de repos, nous reprîmes notre barque, avec Ela, Muravi et Shigo. Une autre embarcation avec deux t’skrang pâles nous accompagna un temps, pour nous indiquer le bon chemin vers les Mâchoires du Dragon. Quelques heures plus tard, nous sentîmes que le courant se renforçait et nous menait vers une zone turbulente. Le bruit, croissant, annonçait aussi que nous étions sur la bonne voie pour des ennuis.
Alors que nous hésitions sur quel chemin choisir entre trois embranchements, je perçus que celui qui semblait le plus calme et le plus large semblait un choix un peu trop évident et cela titilla ma méfiance d’éclaireur. C’est alors que Pelenas, à l’arrière de la barque, se manifesta sur un ton paniqué :
« Le navire pirate ! Il arrive droit sur nous ! »
En effet, le Haut-Landais Violent, comme surgi de nulle part, arrivait sur notre arrière à une vitesse inquiétante. C’étaient les rapides ou la collision. Voire les deux.
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MessageSujet: Re: Chapitre 72 - Les pirates des profondeurs   Chapitre 72 - Les pirates des profondeurs Icon_minitimeMar 4 Oct - 16:29

Malgré les rapides qui nous entraînaient déjà, nous ramâmes de plus belle. Il fallait profiter de la force des courants marins pour prendre de vitesse le navire pirate avant qu’il ne nous fracasse pour la plus grande joie de leur capitaine. Nous décidâmes de prendre le chenal à gauche, celui qui obligerait le Haut-Landais à manœuvrer durement pour nous suivre.
Une fois engagé dans le bras, nous éteignîmes les feux et fîmes silence. Le vaisseau pirate avait continué sa route tout droit, sans chercher à nous poursuivre. Toutefois, les voix et les lueurs qui s’agitaient à bord nous laissaient à penser qu’ils nous avaient aperçus. Nous poursuivîmes tranquillement sur notre course en faisant le moins de bruit possible.
Après quelques instants de navigation furtive au milieu d’un courant fort, nous débouchâmes dans une nouvelle caverne dans laquelle se jetaient les trois bras de rivière. Nous avions passé les Dents du dragon, mais le Haut-Landais avait mis en panne et semblait nous chercher. Par chance, nous arrivions par le côté où ils ne nous attentaient pas. Afin de ne pas les dépasser et risquer d’être vus, nous nous abritâmes le long de sa haute coque. Le léger heurt contre celle-ci n’attira pas l’attention, malgré nos craintes. Nous envisageâmes de saboter une roue ou le gouvernail, mais la manœuvre était trop risquée et nous n’étions pas outillés pour ce faire.
Toujours cachés à la vue des pirates, nous remarquâmes qu’ils obliquaient leur course vers tribord et nous aperçûmes une base fortifiée sur cette rive. Il était temps de quitter noter cachette discrètement et de rejoindre l’autre rive. Affairés qu’ils étaient aux manœuvres d’approche de leur repaire, les marins ne nous aperçurent pas. Nous trouvâmes un endroit où nous dissimuler : une petite crique avec un minuscule banc de sable tout juste suffisant pour notre barque. De là, nous pouvions observer le navire pirate, mais celui-ci nous masquait leur base dont ne voyions presque rien. Nous notâmes la présence de symboles du clan K’tenshin sur le navire pirate. Langue-Jaune avait choisi son camp dans le conflit en cours et c’était celui des oppresseurs. Rien de surprenant pour un pirate esclavagiste.

À ce stade, deux possibilités s’offraient à nous : infiltrer la base ennemie ou aborder le navire. La première avait son lot d’inconnues et la seconde semblait plus à notre portée. Mais après ? Nous nous retrouverions avec un navire que nous ne pouvions pas manœuvrer à côté d’un repaire avec des pirates près à tout pour le récupérer. Nous ne connaissions ni leur nombre, ni leur équipement. S’ils avaient des bouches à feu dans la base, ou quelques adeptes, , jamais nous ne tiendrions le navire.
Dans ces conditions, il fallait plus d’informations. J’informai les autres membres du groupe que j’allai me rendre discrètement dans la base pirate pour savoir ce qui s’y trouvait. La traversée à la nage étant assez difficile, Pelenas déclara qu’elle allait me donner un coup de main.

Quelques minutes plus tard, j’étais dans une eau glaciale, soutenu par un élémentaire d’eau. Je notai, en passant à côté, que les hommes de quart sur le Haut-Landais étaient assez vigilants et qu’un abordage ne serait pas des plus facile. En revanche, à terre, planqué derrière des fortifications érigées sur un gros rocher relié à la rive par une passerelle, le type qui devait surveiller les abords de la base souterraine était en pleine sieste. Il se reposait sur les sens des vigies du navire.
Alors que j’allai passer sous la chaîne qui barrait l’accès à la petite crique qui formait l’entrée du repaire pirate, mon regard fut attiré par un étroit chenal situé sur ma gauche. Il était invisible si on n’était pas en face de son ouverture. Mû par ma curiosité, je barbotai lentement en direction de ce passage qui m’intriguait.
Le petit tunnel permettait le passage d’une petite barque, du style de la nôtre, mais rien de plus. Après une dizaine de mètres, il s’ouvrait sur une caverne dans laquelle l’éclat de mon quartz alluma des reflets un peu partout. L’endroit était garni de trésors : de l’or mais surtout des marchandises volées. Le trésor de Langue Jaune T’silver ! Je pressentis que le roublard t’skrang ne laisserait jamais de telles richesses sans surveillance. Je ne vis rien bouger, mais cela ne me rassura pas pour autant. J’aperçus des squelettes, ici et là, et leur aspect et leur position ne me plurent guère. Pour le moment, ce n’était pas un trésor que j’étais venu chercher, mais des renseignements. N’apercevant aucune autre issue, je décidai de repartir d’où je venais.
Peu après, je nageai dans la petite crique et je me plaçai dès que possible sous le ponton où j’étais quasiment indétectable. Pour le moment, hormis un garde somnolent, je n’avais vu personne. À travers les lattes disjointes du ponton, je perçus des lumières, ainsi que les discussions de nains dont les quartiers se situaient visiblement à l’entrée du complexe souterrain. J’avisai une petite grève qui donnait accès à un passage étroit et je m’y rendis discrètement.
Je débouchai alors à l’entrée d’un réseau minier. Ces cavernes étaient exploitées, d’où la présence des nains, sans doute. Je remarquai les quartiers misérables d’un groupe de t’skrangs pâles. Eux-mêmes n’avaient pas l’air à la fête. Sans doute que la réalité était différentes des promesses du capitaine pirate. M’aventurer plus avant me semblait très risqué et j’avais déjà pas mal d’informations.

Je retrouvai l’élémentaire à l’endroit où je l’avais laissé et je revins vers mes compagnons.
« Alors ? s’enquit Ghorghor.
- J’ai vu pas mal de choses. Ils exploitent des mines dans ce complexe souterrain, mais je ne sais pas ce qu’ils en extraient. Il y a un groupe de nains stationnés près de l’entrée. Plus loin, j’ai aussi vu les t’skrangs pâles qui sont parqués de manière assez lamentable. Je pense qu’il y a un coup à jouer avec eux.
- Tu penses qu’on peut les libérer ? demanda Pelenas.
- Je pense que c’est notre meilleure carte. Sans renforts, nous n’avons aucune chance. En revanche, si nous parvenons à retourner une partie des alliés de T’silver contre lui, ajouté à l’effet de surprise, nous avons une chance.
- Et tu crois que c’est faisable ? s’étonna l’armurier.
- Ce n’est pas dans la poche, mais je pense que ça se tente. Je suis certain que la plupart regrettent déjà. Ils ont été corrompus par la puissance du capitaine pirate. En gros, il ne leur laisse que le choix de travailler pour lui ou de mourir. Si on peut les convaincre qu’on peut battre les pirates, ils se rallieront à nous. Sans parler que je parie qu’il y a des esclaves au fond des mines. Si on peut s’emparer du complexe minier assez rapidement, nous aurons pas mal de monde avec nous.
- Hum… c’est quand même risqué.
- Oui, mais c’est notre meilleure chance. Meilleure que de croire que l’on peut prendre et tenir le Haut-Landais à six. Par ailleurs, j’ai un petit joker dans ma manche.
- De quel genre ? questionna l’élémentaliste elfe.
- Du genre trésor de Langue-Jaune T’silver que j’ai découvert.
- Sans déconner ?! réagit Ghorghor.
- Oui. Je pense qu’on peut s’en servir pour motiver nos futurs alliés. Il nous faudra le concours de Muravi pour traduire, mais ça m’a l’air jouable.
- Eh bien c’est partit pour la mission de libération ! s’enthousiasma Pelenas. Je pourrai faire des boules de feu ? »

L’elfe convoqua un autre élémentaire d’eau qui nous aida à traverser vers le repaire pirate. J’accompagnai mes amis de mon mieux afin d’éviter de faire du bruit. Ela Pono et Shigo restèrent dans notre cachette, peu désireux de participer à une manœuvre aussi risquée.
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MessageSujet: Re: Chapitre 72 - Les pirates des profondeurs   Chapitre 72 - Les pirates des profondeurs Icon_minitimeDim 16 Oct - 11:27

Tromper l’absence de vigilance du guetteur à l’entrée du repaire fut une formalité et nous arrivâmes bientôt à l’entrée de la mine. Ne sachant pas trop comment les t’skrangs pâles réagiraient avec un nain parmi nous, je le plaçai à l’arrière de notre groupe, pour surveiller nos arrières. Les t’skrangs nous repérèrent alors que j’hésitai encore sur qui devait faire le porte-parole. Pelenas me poussa dans le dos et je dus faire quelques pas en avant. Les t’skrangs furent immédiatement méfiants en nous apercevant et nous menacèrent. Je demandai à Muravi de traduire mes propos puis me tournai vers les t’skrangs, en espérant les convaincre.
« Bonjour, n’ayez crainte, nous ne sommes des amis.
- Qui êtes-vous, d’où venez-vous et que faites-vous ici ? traduisit en retour Muravi.
- Nous sommes des aventuriers, ne venons de votre grande île et nous sommes envoyés par la Shivalahala. Elle veut que ses enfants reviennent à la maison et elle est prête à pardonner toutes les erreurs que vous avez commises. Elle sait que vous n’aviez pas le choix et que vous avez été corrompus par les fausses promesses des pirates et des nains. »
Muravi ne put masquer son étonnement face à mes propos alors qu’il traduisait. La dirigeante t’skrang locale n’avait sans doute rien dit de tel, mais compte tenu de ce qu’il restait de son peuple, je la voyais mal refuser le retour des traîtres faisant amende honorable.
Il y eu des mouvements de surprise chez les t’skrangs pâles, le clan Ragûl. Je sentais de la méfiance, mais aussi de l’espoir. Ils nous menèrent à leur chef, une vieille t’skrang édentée qui était sans doute la plus miteuse du lot, mais c’était leur lahala, leur chef spirituel.
Je répétai mon discours et celui-ci fut bien accueilli. Comme s’ils attendaient depuis longtemps une telle proposition. Elle me demanda comment nous comptions faire pour vaincre les pirates et les nains. Nous expliquâmes qu’il fallait d’abord libérer les mineurs prisonniers et qu’ensuite, tous ensemble, nous pourrions défaire leurs geôliers. Quand un des t’skrangs qui était à bord du Haut-landais violent reconnu Pelenas et décrivit ses boules de feu, il y eu un bruissement d’enthousiasme. Le clan Ragûl accepta notre proposition et le plus dur était fait.
La vieille t’skrang nous expliqua ensuite que les mineurs étaient environ deux cents et qu’ils extrayaient le l’argent qui était ensuite transformé par les nains en lingots. Le clan Ragûl comptait une cinquantaine de survivants. De leur côté, les nains étaient une trentaine, dont une douzaine qui surveillaient les esclaves. La plupart des pirates étaient restés à bord du navire.

Nous laissâmes une dizaine de t’skrangs pour contrôler l’accès de la mine vers l’extérieur, afin d’éviter tout mouvement ennemi sur nos arrières. Au moment d’avancer vers les galeries de mine, je m’aperçus que celles-ci étaient très basses de plafond. Les nains et les t’skrangs passaient, mais c’était plus compliqué pour moi et Pelenas. L’elfe pouvait tisser ses sortilèges accroupie sans difficultés, mais il était difficile pour moi de me battre dans ces conditions. J’utilisai donc mon talent de déguisement magique pour prendre une corpulence et une taille de nain. Par ailleurs, j’attirerai moins l’attention chez les nains esclavagistes.
Je pris la tête d’un petit groupe chargé de contrôler l’accès direct entre le secteur des nains et les mines, pendant que Ghorghor, Pelenas et le gros des t’skrangs pâles allaient s’occuper des gardes esclavagistes.
Quelques instants plus tard, nous perçûmes des bruits de bataille dans les galeries, mais c’était assez lointain et étouffé. Je doutai que ce soit perceptible au niveau du quartier des nains. Toutefois, deux d’entre venaient de sortir et se dirigeaient vers nous. Je plaçai mes alliés t’skangs hors de vue et restais en évidence. Les deux nains avancèrent tranquillement, rassuré par la vision d’un autre nain. Ils tombèrent dans notre embuscade et furent promptement neutralisés.
Un peu plus tard, Ghorghor et Pelenas revinrent à la tête des esclaves libérés. Tout s’était bien passé et les nains avaient facilement été défaits, pris par petits groupes de deux ou trois. Parmi les ex-esclaves se trouvait Yegor Grodno, un ork enthousiaste qui faisait partie de la première expédition d’Ela Pono et travaillait pour le baron Mardek.
Ghorghor et moi, étant des nains, nous pénétrâmes dans le quartier des nains sans éveiller l’attention de prime abord. Yegor et les meilleurs combattants du clan Ragûl suivaient à distance. Nous affrontâmes les quatre nains de la première salle et les survivants nains se trouvèrent bientôt face à une marée revancharde. Ils tentèrent de protéger la fuite de leur chef, un nain avec un symbole rouge tatoué sur son crâne. Avec Pelenas et son groupe que nous avions placés de l’autre côté, il ne risquait pas d’aller loin.
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Valérian
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Valérian


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MessageSujet: Re: Chapitre 72 - Les pirates des profondeurs   Chapitre 72 - Les pirates des profondeurs Icon_minitimeLun 30 Jan - 22:39

Alors que Yegor et les t’skrangs affrontaient en arrière les nains survivants, Ghorghor et moi fîmes face à deux guerriers nains restés en arrière pour couvrir la fuite de leur chef. Tous deux sortirent une hache de jet et nous les expédièrent. Ghorghor, qui venait d’éliminer un adversaire d’un revers de son marteau, n’eut pas le temps de se replacer et reçut le projectile, mais sans trop de mal. De mon côté, je soulèvai rapidement une table en guise de bouclier et la hache se planta dedans. Nos deux adversaires sortirent ensuite deux armes et nous attendirent le pied ferme.
Je lançai une attaque précédée d’une feinte qui le surprit et la blessure le jeta à terre, mais il roula sur lui-même et se remit rapidement sur pieds, aux côtés de son compagnon d’armes. Je portai une nouvelle attaque qui ne rencontra que le vide cette fois et je dus effectuer des esquives de justesse pour éviter sa double attaque en retour. Les bougres étaient vifs et compétents. Certainement des adeptes.
Je tentai une troisième attaque et je récoltai une riposte en retour, qui ne m’occasionna qu’une légère estafilade, suivie de deux autres attaques que j’esquivai à nouveau. Lui, il devenait pénible ! Je perçus que Ghorghor n’était pas mieux loti et qu’il était aussi à la peine.
Finalement, Pelenas et son groupe avait attrapé leur chef de l’autre côté et ce dernier, vaincu, demanda aux nains de se rendre. Je sortis sur le ponton, jetai un coup d’œil en direction du navire pirate, mais notre coup de force ne semblait pas avoir attiré l’attention.
Ghorghor examina le tatouage du chef nain et le reconnut désormais comme étant un symbole de bannissement. Celui-ci avait frappé la maison Endour, bannie il y a plusieurs décennies suite à une révolte contre le roi Valrus et une alliance avec les thérans. Ils avaient aussi enlevé le prince Nedhen, mais la situation avait pu être rétablie grâce à l’intervention de certains héros, dont J’role. Ils avaient été ensuite spoliés et déclarés hors-la-loi. Le chef et les deux adeptes qui nous avaient posés des problèmes étaient les derniers dirigeant de cette maison déchue. Visiblement, leur alliance avec les thérans restait vivace et s’ils parvenaient à trouver le passage souterrain pour infiltrer Throal secrètement, ce serait inespéré pour les thérans. Nous enfermâmes les nains dans une des chambres et les laissâmes à la garde de quelques t’skrangs Râgul avant de prendre un peu de repos pour récupérer de nos blessures et réfléchir à la situation.
Pelenas décida d’interroger un prisonnier nain et lui fit miroiter la vie sauve. Le captif nous révèla qu’il y avait une trentaine de t’skrangs à bord, pour moitié des pirates et l’autre moitié des alliés du clan Abanos, affilié aux K’tenshin. Ils disposeraient aussi de trois tisseurs de sorts : deux élémentalistes et un nécromancien.
Après réflexion et recherches d’ingrédients, Pelenas et Ghorghor décidèrent de bricoler des bombes de feu élémentaire à partir de la réserve de feu élémentaire laissée par les pirates dans la base naine. Voilà de quoi muscler notre assaut !
Pendant que nos deux élémentalistes s’occupaient de leur bricolage, j’allai m’occuper de recruter une force d’assaut parmi les t’skrangs du clan Râgul, secondé par Muravi. Je les mis d’abord dans de bonnes conditions grâce à un chant émouvant puis j’utilisai mon talent d’éloquence pour leur faire comprendre l’importance de notre action pour leur libération et pour sauver les clans t’skrangs de la caverne du dôme. Ghorghor vint également donner un coup de main, à sa manière bourrue et cela permit de nous adjoindre une petite trentaine d’auxiliaires. C’était tout sauf du luxe face à ce qui nous attendait à bord du Haut-landais violent.
Le plan était le suivant : Ghorghor et moi, toujours déguisé en nain, accosterions le navire pirate à bord d’une barque en prétextant apporter un prisonnier en la personne de Yagor. Pendant ce temps, Pelenas, cachée sous une bâche, dirigerait ses ballons portant des bombes de feu. En même temps, les t’skrangs Râgul passeraient sous le navire et l’aborderaient par l’autre côté.
Dans un premier temps, les choses se passèrent plutôt bien. Le garde ne donna pas l’alerte à notre arrivée et je parvins à le convaincre que le prisonnier devait immédiatement être entendu et que nous devions monter à bord. Ce fut quand t’skrang se détourna pour parler au second garde que j’eux l’idée de l’assommer et que tout vrilla. Bien évidemment, mon coup ne l’estourbit pas et il commença à beugler. Je fonçai vers le second garde, près du château arrière, alors que Ghorghor et Yegor s’occupaient du premier.
Surpris par mon attaque rapide plongeante réalisée grâce à mon talent de marche des vents, mon adversaire s’effondra bientôt à mes pieds. De leur côté, mes compagnons neutralisèrent également leur adversaire avec promptitude. Pelenas nous rejoignis à bord et fit tomber avec précision les bombes de feux sur les issues au pont. Il ne subsista plus que l’issue qui sortait du château arrière, où je me trouvais. Voilà qui devait nous empêcher d’être submergés par des pirates mécontents.
Alors que Ghorghor et Yegor entreprenaient de pivoter une bouche à feu vers l’intérieur du navire, un premier groupe de pirates jaillirent sur le pont. J’usai de mon talent de sarcasmes pour attirer leur attention. Pelenas en abattit un d’un sort de flèche liquide. Un autre groupe de pirates arriva et buta dans le premier, ajoutant de la confusion. Quelques secondes plus tard, la bouche à feu cracha son projectile et balaya le groupe des pirates. L’explosion me contraignit à me jeter en arrière pour éviter d’être pris dans la zone d’effet.
En me relevant, je constatai avec satisfaction que nos alliés t’skrangs commençaient à arriver et à investir le pont. Je remarquai aussi qu’un pirate arrivait droit sur moi et il engagea le combat. Notre premier échange ne toucha que le vide. Alors que le t’skrang se préparait à un second assaut, il reçut une hache lancée par Ghorghor. Il me fallut encore quelques passes d’armes et l’usage de mon talent d’anticipation pour venir à bout de mon coriace adversaire. Pendant ce temps, le feu qui gênait la sortie sous le château avant avait été éteint et un groupe de pirates était sorti, et Langue-Jaune T’silver se trouvait parmi eux. Mes compagnons engagèrent le combat contre eux.
Sur le pont central, le combat faisait rage entre les pirates et nos alliés Râgul. J’utilisai à nouveau mon talent de marche des vents pour traverser le navire dans sa longueur, au-dessus de la mêlée, et rejoindre le capitaine pirate. Juste avant mon arrivée, une boule de feu lancée par Pelenas blesse la plupart des pirates dans la zone. Je place une attaque sur un élémentaliste t’skrang avant qu’il ne se reprenne et le neutralise. Avant je n’aie le temps de me replacer, je fus surpris par le jaillissement d’un pirate du pont inférieur et je reçus une blessure, heureusement sans gravité. J’aperçus à ma gauche que Ghorghor engageait Langue-Jaune T’silver, alors que Yegor ferraillait contre un officier pirate. Pendant, contre le bastingage, Pelenas était aux prises avec un autre t’skrang pirate.
Je parvins à disposer assez facilement de mon adversaire, et je vis mon ami nain repoussé par le capitaine pirate. Dans le même temps, Yegor neutralisa son adversaire mais dut foncer vers le pirate qui venait de mettre à terre l’élémentaliste elfe. J’avance vers Langue-Jaune mais celui-ci se réfugie au somment de l’escalier du château avant, nous empêchant de l’attaquer à deux. J’eus encore recours à ma marche des vents et je pris le détestable t’skrang à revers. Gêné par sa taille et sa position défavorable dans l’escalier, l’armurier nain ne put peser réellement dans le combat mais il concourut à harceler le capitaine pirate.
D’emblée, je plaçai une jolie attaque qui blessa T’silver. Furieux, ce dernier répliqua par un assaut que j’esquivai de justesse et je répliquai par une attaque de pointe qui se termina en plein dans sa poitrine. Agonisant, le chef pirate s’effondra. Alors que je me disais qu’il serait souhaitable de revenir avec un tel prisonnier à Throal et que je fouillais dans sa besace à la recherche de bandages, Ghorghor l’acheva d’un coup de marteau en pleine tête. Après quelques secondes d’hésitation, se continuai à chercher mes bandages tout en me dirigeant vers Pelenas, toujours inconsciente.

La suite fut rapide. Leur chef mort, les pirates encore en état de se battre se rendirent. Victorieux et maitres du terrain, nous rassemblâmes les richesses et chargeâmes le tout à bord, avec les Ragûl et les anciens esclaves. Il y eut bien quelques guerriers squelettes pour nous dissuader de récupérer le trésor du capitaine pirate, mais leur magie était faible et le nombre était de notre côté.
Nous récupérâmes une douzaine d’objets à filaments, que nous conservâmes. Pour le reste - les tonneaux de pièces d’argent, les coffres de pierres d’or et les coffrets de joyaux - nous décidâmes de faire trois part : l’une serait remis à la Shivalahala de la caverne du dôme pour son peuple, l’autre serait pour Throal et la troisième pour nous. Nous prîmes un peu de notre part pour remettre une somme substantielle à Ela Pono, et également un bon pécule pour nos deux guides t’skrangs, Muravi et Shigo.
Le retour fut un peu compliqué, compte tenu que nous n’avions plus vraiment d’équipage pour manœuvrer le Haut-Landais violent. Mais avec Ghorghor aux chaudières, Pelenas contrôlant des élémentaires d’eau et moi pour diriger l’équipage avec une efficacité toute relative, nous parvînmes à remonter le courant et rejoindre la caverne du Dôme.
Notre retour fut fêté dignement. Après tout, nous avions neutralisé les pirates, sauvé leur peuple du massacre et de l’esclavage et ramener quelques esprits égarés auprès des leurs. Tout ceci méritait effectivement une fête mais j’en profitai assez peu car je me languissais de la surface. J’avais passé trop de temps sous terre, dans cet environnement humide et obscur, au milieu de t’skrangs.
Nous repartîmes le lendemain, avec un petit équipage de volontaires. Descendre le courant était nettement plus facile. Quelques jours plus tard, nous débouchâmes au niveau de la source de la rivière enroulée, aux environs d’Ardanyan. Nous obtînmes de pouvoir accoster et laisser le navire à Darranis où une ambassade throalique nous fournit une escorte pour ramener les renégats nains prisonniers.

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