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Suivi de la campagne Earthdawn des Lions de Pierre, 6ème saison.
 
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 Chapitre 74 : Retour à Hanto

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Valérian
Éclaireur humain et questeur d'Astendar
Valérian


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MessageSujet: Chapitre 74 : Retour à Hanto   Chapitre 74 : Retour à Hanto Icon_minitimeDim 22 Oct - 10:34

Chapitre 74 : Retour à Hanto


Après une nuit où chacun trouva facilement le sommeil, l’aube nous vit reposés et prêts à de nouvelles aventures. Après un rapide mais copieux petit déjeuner, nous entamâmes la descente. Celle-ci sembla facilitée par la présence de l’illusionniste à nos côtés. Les sentiers devenaient apparents, le vent avait presque disparu et la température était nettement plus supportable que la veille.
Une fois au pied de la montagne, nous repartîmes en direction de Throal. Toutefois, dès que le terrain nous le permit, j’informai le groupe que nous ferions route plein ouest sans repasser par Grand-Foire. La ville cosmopolite grouillait d’espions, y compris thérans, et je ne voulais surtout pas en ramener dans notre sillage si certains nous identifiaient.
Sur notre route pour quitter la zone montagneuse se trouvait l’auberge de Kraen. Nous y arrivâmes en fin de journée. Je songeai que le voyage allait durer environ deux semaines et qu’une mule pour être utile pour porter une partie de notre barda et des vivres. Ghorghor ayant été très efficace pour nous trouver du matériel de montagne et des vêtements chauds, je décidai de lui confier la mission de nous trouver l’animal et Pelenas l’accompagna. Étrange duo que l’armurier nain et l’élémentaliste elfe, mais il fonctionnait bien et ils semblaient s’apprécier. Et le fait qu’ils pratiquaient désormais la même magie semblait les avoir rapprochés encore.
De mon côté, accompagné par Te’eshpa, j’entrais dans l’auberge pour réserver des chambres et faire préparer des rations de route pour le lendemain. Comme je connaissais un peu l’aubergiste pour avoir fait quelques allers et retours entre Throal et le Val d’Olsir, je lui demandai de faire livrer nos vêtements et notre équipement de montagne au Fort Vräss contre quelques pièces. J’en profitai aussi pour examiner la clientèle locale, mais personne n’éveilla ma méfiance. La présence de Te’eshpa - qui restait une jeune femme pas désagréable à regarder bien que d’humeur glaciale - ainsi que l’apparence de mes habits attirèrent un peu l’attention, mais rien qui m’obligent à rester sur mes gardes. L’illusionniste regardait partout avec curiosité et semblait peu habituée aux lieux fréquentés.
Ghorghor et Pelenas arrivèrent alors que te terminaient ma discussion avec l’aubergiste.
« C’est bon pour la mule ? m’enquis-je.
- Oh que oui ! » répondit Ghorghor avec un grand sourire. Pelenas, en arrière, avait un regard amusé. J’aurais dû me méfier de cet enthousiasme suspect, mais mon attention fut distraite par Te’eshpa qui se dirigeait vers les cuisines, attirée par les odeurs qui en sortaient. Je la rattrapai et lui assurai que nous mangerions un peu plus tard, une fois que nous aurions pris possession de nos chambres et après un brin de toilette. Elle fronça les sourcils mais se laissa convaincre.
Une heure plus tard, nous étions à table avec une meilleure apparence. Enfin, surtout les autres, puisque la poussière n’avait guère de prise sur l’enchantement restauré qui altérait l’apparence de mes tenues. Mais j’avais néanmoins procédé à un brin de toilette. Nous discutâmes un peu entre nous, mais nous prêtions surtout attention aux discussions des autres tablées tout en appréciant la cuisine locale. Après plusieurs semaines à vagabonder sur le flanc d’une montagne glaciale, un repas chaud était un luxe et la perspective de passer la nuit dans un lit était tout aussi attirante. J’aurais payé cher pour y trouver Maloniel. J’avais déjà scruté la clientèle et rien n’avait éveillé en moi mon penchant de séducteur.
Mon attention fut à nouveau ramenée à Te’eshpa qui ne parlait pas mais qui faisait honneur aux plats avec un enthousiasme qui forçait le respect. Elle avait été sceptique, dans un premier temps, avec l’assiette posée devant elle, puis elle avait pioché dedans avec les doigts, négligeant les couverts en bois. Ses réserves étaient tombées au fil des bouchées et elle dévora littéralement le contenu de sa première assiette, sous l’œil amusé des convives des tables voisines. Voyant qu’elle lorgnait sur nos assiettes encore à moitié pleines, je lui en commandais une autre. L’aubergiste ne se fit pas prier pour servir cette cliente qui appréciait tant ses plats.
Le reste de la soirée fut calme. L’illusionniste, repue et visiblement peu habitué au caractère sociable des auberges, monta la première dans sa chambre. Ghorghor et Pelenas restèrent un peu à table tout en devisant doucement des subtilités d’un sortilège de réchauffement des aliments. Pour ma part, je sortis faire une petite promenade nocturne pour goûter un peu l’air frais après celui de l’auberge. Je montai me coucher ensuite.

Le lendemain matin, après un copieux petit déjeuner, nous sortîmes pour récupérer et charger la mule. Je m’immobilisai en voyant que Ghorghor était en train de discuter avec un type tout en harnachant un mastrylith.
« Heu… Ghorghor ? C’est quoi ça ? Elle est où la mule ?
- Ça, c’est un mastrylith ! répondit fièrement le nain. Je l’ai eu pour pas cher, et c’est nettement mieux qu’une mule non ? On va pouvoir mettre un paquet de choses là-dessus !
- Quoi ?! Mais tu plaisantes là ? Qu’est-ce qu’on va faire d’un truc pareil ?
Pelenas observait la scène d’un air amusé et Te’eshpa, toujours détachée, avança pour examiner le mastrylith qui ne broncha pas. Il est vrai qu’il semblait nettement plus placide que celui que j’avais rencontré et qui était contrôlé par un parasite.
- Tu es bien conscient que notre mission est censée être discrète ? poursuivis-je.
- Ben justement, c’est là qu’est l’astuce ! répondit l’armurier sans se démonter. Personne n’imaginera que nous voulons être discrets avec une telle bestiole.
- Ça c’est sûr ! commentai-je avec un peu d’humeur sans parvenir à me décider si le plan du nain était génial ou parfaitement débile. Et tu sais diriger un mastrylith ?
- Ne vous inquiétez pas, je vais m’en occuper : j’adore les animaux. Il est mignon, non ? intervint Pelenas avec un large sourire.
Bon, à deux contre un, j’avais perdu. Ce qui était fait était fait et il ne servait à rien de pleurer sur le lait renversé. Nous chargeâmes notre barda dans les larges fontes attachées à la créature et je pris la tête de l’expédition, en bon éclaireur.
Ce fut donc un groupe de quatre donneurs-de-noms et un mastrylith qui prit la direction de l’ouest en cette belle et fraiche matinée.

Même si je sentais mes talents un peu rouillés, j’appréciai de me retrouver en pleine nature. Fidèle à mes habitudes, je marchai à vingt pas devant le reste du groupe, vigilant à mon environnement tout en laissant mon esprit vagabonder.
Les autres suivaient avec le mastrylith, tantôt dessus, tantôt marchant devant ou à ses côtés. Finalement, le bestiau, chouchouté par l’élémentaliste elfe, se révéla tranquille. Par ailleurs, nous ne fûmes nullement inquiétés par la faune locale. De là à ce que j’admette que l’idée de Ghorghor était bonne, il ne fallait quand même pas pousser…
Le long de notre parcours, nous évitâmes quelques villages à l’hospitalité douteuse. Certains se montraient hostiles à tout étranger et d’autres un peu trop empressés de nous offrir une hospitalité qui visait sans doute plus nos possessions que nous-même. Mais parfois, nous trouvions un village où passer la nuit et partager nos histoires avec les villageois. Pour le reste, notre groupe était assez débrouillard et complémentaire et la survie ne posait guère de problème.

Ce fut le septième jour après le départ de l’auberge de Kraen que nous fîmes halte dans un étrange village. Nous remarquâmes des silhouettes immobiles à proximité de la plupart des maisons. En nous approchant, nous constatâmes qu’il s’agissait des cadavres momifiés dans des positions de la vie courante : appuyée contre un mur, assise sur un banc ou encore accroupie dans le jardin, comme si elle ôtait des mauvaises herbes. Intrigué, j’échangeai un regard avec mes amis qui semblaient aussi interloqués que moi. Un recours à mon talent de vision astrale me montra une aura inhabituelle autour du village. Elle était forte mais semblait vierge de corruption. Ghorghor se tourna vers le chef du village.
« C’est curieux ces personnes momifiées dans votre village, s’étonna ouvertement le nain.
- Ah ! C’est à cause du secret de la vie éternelle, répondit Jaren, le chef du village qui nous accompagnait.
- La vie éternelle ? répéta l’armurier pour relancer la conversation.
- Oui, mais n’insistez pas : c’est un secret que je ne peux pas partager » répondit le chef du village sur le ton de la confidence
Vu le ton employé, il était à parier qu’il ne faudrait pas insister bien longtemps pour apprendre ce « secret ».
Pelenas s’approcha d’une momie et l’examina à l’aide de sa propre vision astrale.
« Elle est bien momifiée et n’est pas du tout vivante, remarqua l’elfe en se tournant vers Jaren.
- Si, si, elle est vivante, mais pas à vos yeux ! »
De mon côté, j’examinai le village de manière plus détaillé. Les gens n’avaient pas l’air plus malheureux ni hostiles qu’ailleurs. Il y avait des personnes de tous les âges et des deux sexes. Tout était normal et cela n’en apparaissait que plus étrange.
« Et que faut-il faire pour connaitre votre secret ? insista gentiment Pelenas.
- Hum… eh bien, nous pourrions peut-être en discuter avec la prophétesse Xandira, proposa Jaren.
Ghorghor et moi échangeâmes un regard dubitatif, mais Pelenas accepta avec entrain. Te’eshpa, fidèle à son habitude, regardait tout cela avec curiosité mais sans intervenir, comme si tout cela ne la concernait pas. Nettement moins enthousiastes que l’elfe, nous suivîmes néanmoins Jaren chez la prophétesse.
Cette dernière habitait une tente sombre et crasseuse. Xandira était à l’avenant : tout aussi sombre et crasseuse mais étonnamment accueillante. Alors que Pelenas et Ghorghor discutaient avec elle, je fis une nouvelle fois usage de la vision astrale et sursautai : l’endroit était le centre et l’origine de la magie qui s’étendait sur le village. Elle n’était pas naturelle, sans doute proche de la magie des nécromanciens mais différente. La prophétesse distribue de la tisane. L’elfe la boit sans trop sourciller. J’y trempe les lèvres et en avale une petite gorgée et je me retiens de tousser : c’est infect !
Alors que Xandira fait la morale à Ghorghor qu’elle a surpris à verser sa tasse par terre, Te’eshpa attire mon attention sur un objet : un globe qui brille comme du métal tenu par une main momifiée. Selon elle, c’est l’origine de la magie. En changeant des regards avec Ghorghor et l’illusionniste, nous sentons qu’il y a quelque chose de pas net. De son côté, Pelenas, toujours optimiste, ne veut pas s’en prendre à la prophétesse. Je reste incertain puis hausse les épaules : je ne voyais aucune raison de bousculer les habitants dans la manière de mener leur vie. Malgré le malaise partagé et les insistances de Jaren, nous décidâmes de quitter le village.

Les jours suivants furent calmes et nous ne rencontrâmes pas de nouveaux villages sur notre route. Par désœuvrement et curiosité, j’entrepris d’expliquer quelques us et coutumes de la vie en société à Te’eshpa. À ma grande surprise, cette dernière accepta avec enthousiasme et devint même demandeuse. Elle avait une réelle curiosité, une soif de connaissances dans ce domaine. Cela révéla des facettes très différentes de son caractère et elle apparut parfois juvénile ou enjouée.
Un jour, Hanto fut en vue. La tour inachevée était toujours visible à l’entrée du village. Toutefois, à notre approche, seuls des charognards manifestèrent leur mécontentement. Ils étaient nombreux à se partager des carcasses d’animaux. Derrière la barrière d’enceinte, on apercevait les maisons détruites. Sur le côté droit du village, on apercevait quelques tombes fraîchement creusées.
Profondément choqué par ce que je voyais, je m’approchai des tombes, à la recherche de traces qui me permettraient de remonter la piste de ceux qui les avaient creusées. Concentré sur les empreintes que je suivais, j’entrai dans le village et je ne vis que trop tard le piège que je déclenchai. Immédiatement, je ressentis une douleur atroce dans tout mon corps et je vis de larges morceaux de peau sanguinolents s’échapper de mon corps, et j’avais effectivement bien l’impression d’être dépecé vivant. Je hurlais de douleur et j’eus comme une vision : Hephera me regardait en riant. Je percevais derrière moi mes amis qui s’activaient pour me sortir de là, mais sans pouvoir rien faire.
Alors que je pensais mourir – mort que j’aurais accueilli avec soulagement – le sortilège cessa mais pas la douleur car le sort n’était en rien une illusion. Je ressentis un léger apaisement alors que j’eus l’impression de tomber sur un matelas d’air. Mon enchantement d’apparence luttait efficacement contre les attaques sur mes vêtements. Ceux-ci n’étaient ni déchiquetés, ni tâchés de sang. Toutefois, il n’en allait pas de même avec mon corps.
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