Lions de Metal
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Suivi de la campagne Earthdawn des Lions de Pierre, 6ème saison.
 
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 Chapitre 69 - Retrouvailles et explications

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Valérian
Éclaireur humain et questeur d'Astendar
Valérian


Messages : 842

Chapitre 69 - Retrouvailles et explications Empty
MessageSujet: Chapitre 69 - Retrouvailles et explications   Chapitre 69 - Retrouvailles et explications Icon_minitimeDim 16 Mai - 11:00

Aloysius et moi nous disputions le contrôle de notre corps. Et c’est lui qui était en passe de gagner. À chaque fois que Valériane prononçait le nom « Aloysius », je m’affaiblissais et mon alter ego se renforçait. Je sentais les choses m’échapper et je ne pouvais rien y faire.
Valériane et Tirell étaient peut-être de bonne foi et ils allaient sans doute réussir à faire évader celui pour qui ils étaient ici, c’est-à-dire Aloysius. Et me tuer – ou tout comme – par la même occasion. La situation ne manquait pas d’ironie : Valérian était né sur les cendres de Valériane parce qu’Aloysius pensait l’avoir tuée, et Valériane allait tuer Valérian en secourant Aloysius. La boucle était bouclée.
Le problème était qu’il y avait beaucoup plus que ma petite personne dans cette affaire. Je ne pouvais guère compter sur Aloysius pour reprendre la quête d’Andelin. S’il voulait renforcer sa propre trame et continuer d’affaiblir la mienne – voire la dissiper, il tirerait un trait sur tout ce qui m’était cher. 
Aloysius commençait à prendre les commandes et je me sentis suivre docilement Valériane à bord d’un navire amarré au quai aérien le plus proche. Elle s’inquiétait de mon comportement amorphe et ne cessait de me donner du « Aloysius », à mon grand désespoir. 
 
Soudain, je perçus un cri poignant à proximité : « Valérian ! ». Celui-ci fit chanceler la trame d’Aloysius et ragaillardit la mienne. Je vis une femme bondir entre moi et Valériane, obligeant cette dernière à reculer. Le visage inquiet mais inconnu d’une garde thérane apparut face à moi. Mais que se passait-il ? Les thérans s’étaient-ils aperçus de la tentative d’évasion et essayaient-ils de me reprendre ? Encore plus étonnant, j’aperçus aussi Ghorghor et Pelenas dans mon champ de vision.
Quelques secondes plus tard, la thérane prit l’apparence de Maloniel et me secouait comme un prunier. Maloniel ?! Ici ? Je ne comprenais pas tout mais il semblait qu’une seconde équipe de sauvetage était à l’œuvre. Mes amis s’étaient introduits jusque dans le béhémoth pour venir me sauver !? Cela me fit chaud au cœur. C’était du délire total, mais je savais que j’aurais pris ma part à ce délire si l’un d’entre eux avait été à ma place.
Mais les deux groupes semblaient bien décidés à en découdre pour décider de savoir qui emporterait l’enjeu, c’est-à-dire moi. En d’autres circonstances, cela aurait pu me faire sourire, mais ils se battaient pour de vrai et je vis Pelenas se prendre une flèche décochée par Tirell, Valériane tenter d’embrocher Maloniel, et j’entendais Ghorghor affronter quelqu’un hors de mon champ de vision. J’aurais voulu crier à tous d’arrêter cette folie, mais Aloysius n’était pas décider à lâcher l’affaire et il continuait toujours à tenter de s’approprier notre corps.
Un sort de Pelanas débarrassa temporairement Maloniel de la pression de Valériane. L’éclaireuse chuta contre un matelot et avait toutes les peines à se redresser. La jeune voleuse en profita pour se tourner vers moi. Indécise, elle continua à m’appeler et à me secouer. Quelques secondes plus tard, elle sembla furieuse et m’asséna une gifle. En d’autres circonstances, elle aurait sans doute été méritée, mais là ça ne m’aidait pas vraiment.
Puis je vis son regard me détailler, comme si elle prenait conscience de mon état. C’est sûr qu’après trois semaines de captivité, plusieurs séances de torture et une alimentation minimale, mon apparence n’avait sans doute plus grand-chose à voir avec ce à quoi je l’avais habitué. Et la perte de mon enchantement de Panoplie du parfait héros dévoilait la vérité de mon état lamentable. Son regard changea du tout au tout et la colère fut remplacée par une émotion nettement plus tendre. Elle me prit dans ses bras et m’embrassa.
 
La passion de son étreinte me fit un bien fou. Il y a quelques heures encore, je me voyais condamné à mourir sous la torture. Et désormais, j’étais dans les bras de Maloniel, même si je pouvais répondre à son baiser aussi bien que je l’aurais souhaité.
Mais ce n’était rien comparé à l’effet que cela eut sur ma trame. Je ne sais si ce fut la force de son attention – portée entièrement à Valérian et non à Aloysius - mais je repris possession de mon corps en quelques secondes. Comme si la force de son baiser avait aspiré ma personnalité et l’avait remise à sa place. La voix dépitée d’Aloysius déclina puis cessa tout à fait.
J’étais de retour. Je rendis son baiser à ma partenaire le temps de quelques secondes, puis je me reculai et m’accordai quelques secondes pour prendre conscience de mon environnement.
Valériane était parvenue à se libérer et lança une attaque rageuse contre Maloniel. Toutefois, dans la précipitation, elle trébucha sur un cordage et tomba aux pieds de la voleuse. Celle-ci s’apprêtait à riposter contre l’éclaireuse vulnérable mais je lui pris le bras et la tirai doucement pour la placer derrière moi. Je tendis la main à l’éclaireuse qui avait encore un genou à terre.
« Valériane, c’est le moment de prouver l’honnêteté de ton aide. Ce sont mes amis. Si tu veux que je t’accompagne, ils viennent avec moi. Retiens tes hommes ! »
L’éclaireuse rousse marqua une hésitation. À ce moment, Gendel sortit de l’intérieur du navire et déclara avec autorité :
« Écoutez tous Valérian ! Cessez ces attaques. Tout ceci est un malentendu.
Puis il se tourna vers les membres d’équipage.
- Reprenez la manœuvre d’appareillage et quittons rapidement cet endroit.
Enfin, il fit face aux deux groupes d’aventuriers.
- Quant aux autres, je pense qu’un entretien à l’intérieur est nécessaire. »
 
La cabine était suffisamment vaste pour que tout le monde puisse y tenir sans trop de promiscuité non désirée. Sur ma droite, il y avait Maloniel, Pelenas et Ghorghor. La jeune voleuse était assise juste à mon côté et avait posé une main sur mon avant-bras, comme un signal clair. Sur ma gauche se tenaient Valériane, Tirell et Kia’Santh. L’éclaireuse semblait très indécise à mon encontre. En revanche, les regards entre Valériane et Maloniel étaient particulièrement tendus. Face à moi, Gendel invita tout le monde à s’asseoir. Il fit passer des boissons et quelques provisions avant de s’asseoir à son tour. De mon côté, je récupérai dans mes affaires ma trousse de soins et je m’occupai des blessures de mes amis. Ghorghor en profita pour se tourner vers moi.
«  Valérian ? Comment tu vas ? Tu as tenu le coup ?
- Je suis encore en vie. Pour le reste, j’ai été tellement torturé que j’avoue que je ne sais plus trop ce que j’ai pu raconter. Mais je pense ne pas avoir révélé l’essentiel puisqu’ils continuaient à me torturer et à me poser toujours les mêmes questions.
- En effet, je peux vous confirmer qu’il n’a rien lâché d’intéressant, intervint Gendel qui n’avait rien perdu de notre échange. C’est d’ailleurs votre résistance étonnante qui a attiré mon attention sur vous. Et lorsque j’ai compris qui vous étiez, cela m’a donné quelques idées.
Il s’adressa ensuite à la petite assemblée.
- Bien. N’hésitez pas prendre à boire et à manger. Je pense que certains en ont bien besoin. Il est temps de parler un peu. Pour ceux qui ne me connaîtraient pas, je me nomme Gendel et je suis le maître-espion et le chargé des relations diplomatiques du gouverneur Kypros, gouverneur légitime de Barsaive.
À ces moments, je vis mes amis barsaiviens se renfrogner. Mais Gendel enchaîna, sans laisser de temps à la polémique.
- Je travaille actuellement sous les ordres du général Nikkar, de la marine thérane.
- Merci de votre franchise, maître Gendel, intervins-je. Mais tout ceci n’explique pas pourquoi vous me faite évader.
- J’y viens, répondit le diplomate avec un petit sourire. Chez les thérans, certains ne pas souhaitent une guerre ouverte avec Throal. Il y a une faction qui désire reprendre possession de Barsaive par la force, au prix d’un bain de sang ; et une autre qui estime qu’il faut trouver un terrain d’entente et négocier de toute urgence. J’œuvre au sein de la seconde. Mon rôle est de recueillir des informations pour éviter des conflits ouverts et ouvrir la voie à des relations diplomatiques.
- Et quel est le rapport de forces entre ces deux factions, demandai-je.
- Difficile à dire. Vous comprenez que l’on ne peut pas se révéler à n’importe qui ni discuter librement de tels sujets. Nous recensons lentement et discrètement nos soutiens et certains sont importants. Mais pas majoritaires, je le crains.
- Je comprends votre action, mais je ne vois toujours pas votre intérêt dans mon évasion, repris-je avec une note de curiosité.
- Je compte sur vous pour m’aider à établir un canal diplomatique discret avec Throal, répondit tranquillement le maître-espion.
- Avec moi !? Mais je ne suis rien pour Throal. Je crains que vous n’ayez pas sauvé la bonne personne.
- Au contraire. Je sais que vous êtes au cœur de bien des intrigues et que vous avez fait échouer plusieurs opérations théranes, et ceci depuis des années. Votre nom revient régulièrement dans les rapports de nos agents. Sans parler de vos fameuses chroniques qui confirment bien des choses, ajouta-t-il avec un large sourire.
- Ouais… ces fichues chroniques auxquelles tout le monde semblent avoir accès, commentai-je avec une grimace de dépit.
- Rassurez-vous sur ce point. Nous savons désormais que nous ne détenons pas la vraie version et nous devons toujours séparer le bon grain de l’ivraie, ce qui rend les informations de l’ouvrage d’une fiabilité toute relative. Quant à la version originale, il est désormais très compliqué de la consulter. Elle semble même n’avoir jamais existée. Messire Merrox semble enfin conscient de la valeur de votre ouvrage.
- Tant mieux, soupirai-je.
- Toutefois, les nains de Throal semblaient nettement plus soucieux de déformer les informations qui pouvaient les gêner que celles qui pourraient vous porter préjudice.
- C’est-à-dire ? demandai-je en sentant que je n’allais pas aimer la réponse.
- Tout le début de vos chroniques semble exact. Ce qui explique que j’ai su à quels aventuriers m’adresser pour venir vous aider. Ce qui explique également où Hefera sait où envoyer des troupes pour faire un raid sur votre village d’enfance.
- Il ne bluffait donc pas…
- Hefera ? Vu les moyens et les pouvoirs dont il dispose,  et le peu de considération qu’il porte aux barsaiviens, il n’a aucune raison de bluffer. En guise de bonne foi, notre navire se rend à Tevelan pour tenter d’intercepter les troupes envoyées par Hefera. Vous voyez que je fais de mon mieux pour vous prouver que je veux vraiment vous aider.
- Pour que je puisse vous aider en retour ?
- C’est tout à fait cela, sourit le théran.
- Encore une fois, même si je le voulais, je ne suis pas certain d’avoir les moyens de vous rendre les services que vous attendez de moi.
- Cessez donc de vous dévaloriser, Valérian. Vous êtes un membre éminent de la respectée compagnie des Lions de Pierre – un des derniers d’ailleurs. Vous étiez à la cour de la reine Alachia il y a quelques semaines où vous avez activement participé à l’aboutissement d’une mission diplomatique cruciale, avec certains de vos amis présents ici.
- Vous êtes vraiment bien renseigné…
- Je vous l’ai dit en préambule : l’information est mon métier. Il suffirait que vous nous mettiez en relation avec dame Belisiel de Hautevoix et cela sera déjà un pas immense pour nous.
- Je suppose que cela ne coûte pas grand-chose d’essayer, soupirai-je.
- Il faudra négocier pour que le béhémoth quitte la Pierre de Vie d’Ayodhya, intervint Pelenas avec ferveur.
- Hum… je crains que l’emprise de béhémoth sur ce lieu soit irréversible, répondit Gendel après une légère gêne.
- Nous aurons l’occasion d’en reparler, je pense. Sur le principe, je suis assez d’accord pour vous aider. Je n’exclus pas l’idée de la manipulation ou du piège, mais cela me semblerait beaucoup d’effort pour un résultat aléatoire. Par ailleurs, je pense que nous avons plus à gagner qu’à perdre à nous rapprocher. Toutefois, je souhaite en discuter avec mes amis avant de vous faire une réponse définitive.
- Très bien, comme vous le souhaitez. Sachez que, si vous en acceptez le principe, ce sont les Téméraires d’Urupa qui seront nos intermédiaires. Vous pourrez les contacter à l’auberge Le Saule et le Sylphelin, à Grand-foire.
- Je connais…
- Parfait. Encore une chose : prenez garde à vous car Ephera déteste qu’on lui échappe et il continuera à vous chercher.
- Merci de l’avertissement, je saurai m’en souvenir. »
 
Gendel était sorti avec les Téméraires. J’avais adressé un signe de tête à Valériane et l’avais informée que je passerai les voir un peu plus tard. Pour l’instant, je faisais face aux mines interrogatives de mes amis barsaiviens.
« Bon, tu nous expliques un peu, là ? entama Ghorghor. Parce qu’on comprend plus grand-chose.
 - Exactement, renchérit Maloniel. Et c’est qui cette Valériane exactement ?
- Doucement, les amis. Je vais répondre à tout cela. Valériane est une éclaireuse, Tirell – celui avec le bras en cristal – est un archer, et Kia’Santh – la t’skrang – est une maîtresse d’armes. Ils font partie d’une compagnie d’aventuriers qui opère – ou qui opérait – essentiellement entre le lac Ban et Urupa. D’où leur nom : les Téméraires d’Urupa. C’était ma première compagnie et j’ai fait partie des leurs pendant presque trois ans.
- Valérian et Valériane ? Deux éclaireurs dans le même groupe ? Tu ne me feras pas gober ça ! s’agaça la voleuse.
- Non, tu as raison. Mon vrai nom est Aloysius Fercharrue.
- Hein ?
- Ça sonne nettement moins bien que Valérian, n’est-ce pas ?
- C’est clair, commenta Ghorghor. Tu expliques ?
- Bien sûr. Pour vous, je suis Valérian et je dois rester Valérian. Ne m’appelez pas par mon autre nom.
- Pourquoi ? s’enquit Pelenas. Tu as des choses à cacher ?
- Il y a un peu de cela, admis-je. Mais c’est surtout que ce n’est pas anodin si nous nous appelons des donneurs-de-nom. Notre trame est intimement liée à notre nom. Changer de nom affecte profondément notre trame. À chaque fois que l’on m’appelle par mon autre nom, cela renforce la trame de l’autre et cela affaiblit celle de Valérian.
- C’est du dédoublement de personnalité ton truc, intervint Ghorghor avec son pragmatisme habituel.
- À un certain point, c’est exactement cela. Si tu te fais passer pour quelqu’un d’autre pendant quelques jours, cela ne changera pas grand-chose. En revanche, si tu le fais pendant des années, et que les gens de connaissent sous ton nouveau nom, tu peux effectivement dédoubler ta trame si les personnalités sont différentes.
- Et c’est le cas pour toi ? demanda Maloniel.
- En effet. Les choses ont un peu dérapé avec les Téméraires et je les ai quitté après avoir bien merdé pendant une mission. J’ai donc tiré un trait et j’ai souhaité repartir de zéro, avec un nouveau nom.
- Pourquoi avoir choisi « Valérian » ? insista la voleuse qui sentait un truc pas clair.
- En hommage à Valériane.
- Quoi ? Tu l’aimais ?
- Oui, à cette époque-là, l’autre l’aimait. Passionnément. Mais c’était un hommage posthume car j’étais persuadé que mes conneries avaient causées sa mort.
- Mais c’est l’autre qui a décidé de « créer » Valérian, si je comprends bien, intervint Ghorghor.
- C’est ça. Valérian c’est une partie de l’autre avec des qualités et une personnalité qui se sont différenciées au fil du temps. Jusqu’à ce que Valérian acquiert une personnalité et un destin propre et que l’autre disparaisse définitivement. Du moins le pensais-je.
- C’est de revoir Valériane qui a fait revenir l’autre ? questionna Maloniel qui avait bien compris le problème.
- Pas seulement la revoir. C’est le fait qu’ils m’appellent par mon ancien nom, qu’ils parlent de moi avec mon ancien nom. Tout ceci a réactivé mon ancienne trame. Hefera a également foutu le bazar dans ma trame et ça n’a pas dû arranger les choses avec ma faiblesse générale.
- C’est pour cela que tu semblais ailleurs ? continua la jeune femme.
- En effet, nous nous battions pour le contrôle de notre corps. À ce moment-là, j’étais en passe de perdre ce combat. Mais vous êtes arrivés et un certain baiser passionné m’a redonné le contrôle de mon corps, comme par magie, ajoutai-je en regardant Maloniel avec reconnaissance.
- Ravie d’avoir été utile… lâcha-t-elle en rosissant légèrement de contentement.   
- Bon, d’accord, je crois qu’on a compris ce que tes anciens copains font là, intervint l’armurier nain. Et Gendel ? T’en pense quoi de sa proposition ?
-  Ce que j’ai déjà dit. Je ne lui fais qu’à moitié confiance mais je crois que ce rapprochement diplomatique mérite d’être tenté. Il faudra surtout convaincre Belisiel ou un autre diplomate barsaivien. Ce n’est pas forcément gagné. Et vous, vous en pensez quoi ?
- Moi, je n’ai pas trop d’avis sur la question, répondit Pelenas. Mais je pense qu’il faudrait tout de même tenter quelque chose pour faire dégager le gros navire théran et sauver la Pierre d’Ayodhya.
- Je suis assez d’accord avec ça, répondit Ghorghor. Pour la diplomatie, je suis partagé. On peut essayer mais faudra être prudent.
- C’est sûr que cette histoire des deux factions, ça peut être intéressant… tout comme ça peut être du pipeau, intervint Maloniel. Mais on ne peut pas tourner le dos à une main tendue sans voir de quoi il en retourne.
- D’accord. Je vais donc accepter, mais nous allons garder les yeux grands ouverts. Bon, Maloniel, tes bandages sont terminés. Ça va ?
- Mieux, mais je…
- Je sais. Ghorghor, je reviens m’occuper de toi dans un instant. Malo, tu m’accompagnes sur le pont ?
La voleuse avait noté que j’avais utilisé son diminutif. Ce qu’elle m’avait interdit de faire depuis notre rupture. Mais elle ne releva pas et me suivit à l’extérieur de la cabine.
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Valérian
Éclaireur humain et questeur d'Astendar
Valérian


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Chapitre 69 - Retrouvailles et explications Empty
MessageSujet: Re: Chapitre 69 - Retrouvailles et explications   Chapitre 69 - Retrouvailles et explications Icon_minitimeMer 23 Juin - 18:15

Quelques mises au point avec Maloniel et les Téméraires.
Arnaud, si quelque chose te dérange au niveau des PNJ, n'hésites pas à me le signaler et je ferai les changements nécessaires.




L’air était frais et vivifiant à cette hauteur et avec la vitesse du navire. La nuit allait bientôt tomber. L’astre diurne entamait sa disparition derrière l’horizon, colorant de rose et d’orange les quelques nuages qui moutonnaient dans le ciel.

J’étais à l’avant du pont et je faisais face à Maloniel. La jeune voleuse faisait peine à voir avec ses loques d’esclaves et ses multiples bandages. Son corps amaigri et les stigmates de fatigue et de souffrance sur son visage attestaient que l’hospitalité des esclavagistes thérans méritait quelques réserves. Mais son regard était clair, déterminé et chargé de quelque chose qu’elle réfrénait sans parvenir à le dissimuler. Elle était amoureuse.

La voir parmi ce petit groupe de sauvetage m’étonnait encore. Nous avions partagé des moments délicieux, mais je l’avais ignoré puis j’avais mis fin brusquement à notre histoire. À cause de Miraëlan. Ou plutôt à cause de ce que je craignais que Miraëlan puisse lui faire. J’étais sans doute un piètre questeur d’Astendar, mais pas au point de ne pas comprendre que ma Passion d’adoption était derrière la volte-face sentimentale de Maloniel.

« Bien, à nous deux, ma belle… déclarai-je à voix douce.

La jeune femme ne répondit rien. Elle me laissait lancer la conversation tout en vrillant son regard au mien.

- Je dois avouer que je suis surpris de ta présence. Mais c’est une surprise des plus agréables, ajoutai-je. Comment se fait-il que tu sois là ?

- J’étais sur la route de tes amis et ils ont demandé  mon aide, répondit-elle lentement et presque à contrecœur.

- Et tu es venue en personne ? Tu as risqué ta vie dans cette tentative insensée ?

- Ouais… bon, ça avait l’air moins débile depuis l’extérieur, éluda-t-elle. Et aucune de tes copines elfes n’était  disponible pour venir à ton aide, alors je me suis dévouée, ajouta-t-elle avec plus de vigueur.

- C’est sûr que… mes copines elfes… sont loin et ont sans doute mieux à faire que voler à mon secours, répondis-je avec hésitation et sans pouvoir empêcher une pointe de dépit de percer dans ma voix.

- Toutes tes histoires ne m’ont pas l’air bien sérieux. Je me trompe ?

- Disons que c’est assez compliqué et que nos routes sont rarement parallèles, répondis-je. Mais aujourd’hui, c’est toi qui es là.

- Valérian, reprit-elle sans chercher à contenir l’émotion qui perçait dans sa voix, nous allons où comme ça ?

- à Tevelan, le village où j’ai grandis.

- Non… je parlais de nous…

- Ah… Je vais être franc, je n’en sais rien. Je sais que je t’aime et que je t’ai toujours aimé. Mais je sais que ma vie ne m’appartient pas vraiment et que j’ai ma quête à mener. Il s’agit d’une chose plus importante que ma petite existence et mes petites envies… et même que mes grandes envies. J’accueille toutes et tous ceux qui m’aideront en cela, mais je ne pourrai pas m’arrêter ni faire de promesse.

- Je vois… je peux t’accompagner mais c’est à mes risques et périls et je ne peux pas attendre d’exclusivité dans ton cœur ?

- Non, en effet. Tu y as une place d’honneur, mais je refuse désormais de refaire l’erreur que j’ai déjà faite avec toi.

- C’est-à-dire ?

- Te dire que c’était fini entre nous. Faire le ménage sentimental autour de moi. Je dois courir partout, affronter toutes sortes de monstres, mettre ma vie en danger et renoncer à beaucoup de choses. En revanche, je ne vois aucune raison de refuser toute opportunité d’amour ou d’amitié quand elle se présente. Il me faut des compensations pour tous les coups que je prends et que je prendrai encore, physiquement et moralement.

- Donc… je suis une compensation ?

Elle s’était légèrement reculée et fronçait les sourcils.

- Désolé, le terme n’est sans doute pas approprié. Les bienfaits d’Astendar sont ce qui me pousse en avant, ce qui me permet de supporter tout le reste : les blessures, les déceptions, les séparations, les amis morts. Je prendrai chaque amour qui se présente et je le vivrai à fond, qu’il dure une nuit ou des mois.

- Mouais… si je comprends bien, si je t’accompagne ça vaut dire que j’accepte de partager ?

- Pas forcément. Jusqu’à ce que Miraëlan n’arrive dans ma vie, nous nous voyions de temps à autre et aucun d’entre nous ne se préoccupait de ce que faisait l’autre entretemps ni qui il aimait. Tu peux m’accompagner mais je pense qu’à un moment ou à un autre, tu auras une bonne raison de partir. Peut-être qu’une autre prendra ta place à ce moment-là, ou pas. Je ne sais pas et je ne suis pas certain d’avoir grand contrôle là-dessus. Je suis ce que je suis.

- Hm… je ne suis pas certaine d’apprécier tout cela, mais cela a le mérite d’être clair. Cette fois, je sais dans quoi je mets les pieds, répondit-elle.

- … et le reste aussi j’espère, ajoutai-je avec un petit sourire.

- Pourquoi ? Tu ne les aimes pas mes pieds ? répliqua-t-elle avec un énervement démenti par son regard pétillant.

- Si, j’adore tes pieds, mais pas seulement… »

Nous échangeâmes un nouveau baiser passionné. Je m’écartai à regret de la jeune voleuse.

« Bon, tu nous trouves un endroit pour dormir, Malo ? Je te rejoins dans quelques instants. Le temps pour moi d’aller m’occuper des blessures de nos amis, puis d’aller discuter avec mes anciens amis des Téméraires. »

Elle fronça à nouveau des sourcils mais n’ajouta rien.

 

Après avoir prodigué des soins à Ghorghor et Pelenas qui en avaient bien besoin, je me dirigeai enfin vers l’arrière du navire. J’y avais aperçu les Téméraires et il était temps d’avoir une petite conversation car, eux aussi, devaient se poser des questions à mon sujet.

À mon approche, les visages se tournèrent ma direction. Kia’Santh resta neutre, Valériane se renfrogna légèrement et Tirell s’avança d’un pas avec un franc sourire.

«  Aloysius ! Enfin ! Nous t’attendions avec impatience, attaqua-t-il avec emphase. Il y a certaines choses que nous ne comprenons pas et je pense que tu vas pouvoir nous éclairer en bon éclaireur que tu es.

Je souris au bon mot et levai la main en signe d’apaisement avant qu’il ne parte dans une autre tirade ou que Valériane ne s’y mette à son tour car elle semblait plutôt tendue.

- Un instant, mes amis. Je vais répondre à vos questions. Mais j’ai une précision préliminaire à faire. Je vous prie de cesser de m’appeler Aloysius car ce n’est plus mon nom.

- Et tu veux que l’on t’appelle comment ? questionna l’archer humain sans masquer son étonnement.

- Valérian, répondis-je fermement.

- Putain ! C’étaient pas des conneries ! s’enflamma Valériane. Ce petit salaud m’a piqué mon nom !

- Hum ! Je ne t’ai rien piqué puisque tu l’as toujours, non ? répondis-je en essayant de conserver un ton neutre.

- Vas falloir t’expliquer là-dessus, mon gars, intervint Kia’Santh sans manifester d’émotion particulière.

- Je suis là pour ça. Je ne reviendrai pas sur les circonstances de mon départ de la compagnie. Je ne pouvais supporter ce que j’avais fait et je pensais Valériane morte à cause de mes conneries…

- C’est pas passé loin ! grommela l’intéressée.

- Cette énième idiotie fut celle qui me permit de grandir.

- Pas trop tôt ! commenta l’éclaireuse.

- Je décidai de prendre mes responsabilités et de devenir un éclaireur digne de ce nom et d’éviter les dérapages, poursuivis-je en ignorant les piques de Valériane.

- Sacré boulot en perspective, continua-t-elle.

- Val… arrêtes ! intervint Tirell.

- Tu n’as pas tort. Ça n’a pas été facile au début. Mais c’est pour cela que j’ai changé de nom, pour changer de personnalité en même temps et laisser mon passé derrière moi, et pas en moi comme un boulet qui entravait chacune de mes ambitions. Plus je m’éloignais d’Aloysius, plus je devenais Valérian. Quelqu’un de plus responsable et de plus ouvert sur les autres.

- Tu vas me faire croire que changer de nom a suffi ? intervint l’éclaireuse avec hargne.

- En grande partie, oui. Nous sommes des donneurs-de-nom. Notre nom est lié à notre trame et à l’accès que nous avons à la magie. En changeant de nom, je perdais les pouvoirs d’Aloysius au même rythme que je créais ceux de Valérian.

- Eh ben… ça n’a pas dû être facile ton truc, commenta Tirell avec un certain effarement.

- C’était plus long que difficile. J’ai dû tout réapprendre ce que je savais en tant qu’adepte. C’était un peu comme récrire un livre mais sans utiliser les mêmes mots, avec ceux de Valérian au lieu de ceux d’Aloysius.

- Et au final, ça change quoi ? intervint l’éclaireuse avec un ton qui contenait désormais autant de curiosité que de ressentiment.

- Des années plus tard, cela donne quelqu’un de totalement différent.

- Mais tu te souviens tout de même de nous, non ? interrogea l’archer humain.

- Bien sûr ! Mais c’est assez loin, flou, et beaucoup de choses me sont arrivées depuis. Et j’ai désormais la personnalité de Valérian qui est un… filtre à tout ce qu’a vécu l’autre.

- Tu fais vraiment partie des Lions de Pierre de Brindol ? demanda Kia’Santh.

C’était sa première intervention et elle n’était visiblement pas dans le même registre que les deux autres.

- En effet. L’un des rares qui reste du groupe initial.

- On n’a pas mal entendu parler de vous. Si tu as vraiment accompli la moitié des trucs qu’on prétend, tu n’as effectivement plus rien à voir avec le gamin sympa qu’on trimballait avec nous. Si Kessaëlir te met la main dessus, il ne va plus te lâcher, poursuivit-elle avec un petit sourire.

- Ah… Kessaëlir, il va bien ?

- Oh oui !

- Et Dungorn ? et Alcanthar ?

- Ils vont bien aussi. Il y avait une autre petite mission en cours et tout le monde n’a pas pu être là. Par ailleurs, Alcanthar était modérément motivé pour venir t’aider, répondit la maîtresse d’armes.

- J’imagine sans peine…

- Si j’ai bien compris, pour résumer, intervint Valériane, tu es dans le corps d’Aloysius et tu as ses souvenirs, mais tu n’es pas lui.

- Quelque chose comme ça, admis-je en la fixant du regard. Lui était follement amoureux de toi – sans doute plus fou qu’amoureux d’ailleurs ! – mais ce n’est pas mon cas. Mais j’espère qu’on sera amis, ajoutai-je avec mon plus beau sourire.

Le regard de l’éclaireuse vacilla un instant sous ma tirade un brin provocante, mais elle reprit vite contenance. Elle n’avait pas perdu de son aplomb.

- Je vois… répondit-elle lentement sur un ton tout aussi neutre que son regard.

- D’autres questions ?

- Là, si j’ai bien compris, on va à Tavelan pour empêcher les troupes envoyées par Hefera de raser ton village ? demanda Tirell.

- C’est ça.

- Et après ?

- Après ? Après chacun fait ce qu’il à faire de son côté et je vous retrouve à Grand-foire quand j’arrive à trouver un diplomate pour Gendel.

- Dommage, c’est con de se séparer aussi vite alors qu’on a plein de chose à se raconter, déplora l’archer.

- Je sais, mais rester à discuter de mes aventures et du bon temps est un luxe que je ne peux pas me permettre, répondis-je en laissant passer un peu de regret.

- Les Lions de Pierre repartent à l’aventure, commenta la t’skrang.

- C’est tout à fait cela. Je remercie des thérans de m’avoir offert l’hospitalité quelques semaines, mais il est temps de repartir parce que j’ai du travail, ajoutai-je avec un petit sourire.

- Ben voyons ! Maintenant, tu te prends pour le sauveur du monde, grogna Valériane.

- Le monde ? Non, juste Barsaive, ma chère ! Chaque chose en son temps. »

Tirell et Kia’Santh s’esclaffèrent. Pas Valériane. Elle semblait ne pas digérer la disparition d’Aloysius.

- J’aime pas trop cette idée d’un type qui prend la place d’un autre, grogna l’éclaireuse.

- Tu sais, à partir du moment où j’ai appris que tu étais encore en vie par Maloniel, je me suis parfois demandé ce que serait notre prochaine rencontre. Je pensais qu’elle serait plus tendue et que tu m’en voudrais pour ce qui c’était passé.

Valériane prit le temps de quelques secondes pour réfléchir.

- Je pense que si j’avais mis la main sur ce petit con d’Aloysius, je lui aurais fait passer le goût de l’alcool et des conneries… et je l’aurai gardé dans l’équipe.

- Vraiment ? Je ne te pensais pas aussi clémente, m’étonnai-je.

- C’est par sa faute que je me suis faite planter de dos. Mais c’est aussi grâce à lui qu’aucun adversaire n’a pu terminer le travail. Une semaine plus tard, ma blessure n’était plus qu’un souvenir mais Aloysius avant définitivement disparu et il manquait à tout le monde, reprit l’éclaireuse.

- Y compris Alcanthar ?

- Il manquait presque à tout le monde, corrigea l’humaine avec un petit sourire.

- Donc tu lui as pardonné ?

- Bien sûr…

- Tant mieux, parce que lui ne se l’est jamais pardonné et sans cela je ne serai peut-être pas là.

- Et lui serait toujours là, commenta Valériane pour montrer où allait sa préférence.

- En effet, mais je doute qu’il aurait survécu longtemps et accompli la moitié de ce que j’ai fait avec les Lions de Pierre.

- Cela, nous ne le saurons jamais puisque tu as pris sa place, répondit lentement l’éclaireuse.

- En effet. Mais j’aimerais que tu ne me voies pas comme un parasite qui a remplacé ton ami. Si j’existe, c’est à sa demande.

- Mais peut-être souhaite-t-il revenir ? Est-ce que tu serais prêt à t’effacer et à lui rendre son corps ? questionna-t-elle avec pertinence.

- Non car j’ai des choses trop importantes à accomplir pour prendre en compte les aspirations – aussi légitime soient-elles – de mon… disons "petit frère". »

Les deux autres avaient laissé l’échange se dérouler, sentant bien le côté personnel de la conversation. Kia’Santh, constatant l’humeur sombre de Valériane, décida d’intervenir.

- J’aurais tendance à aller dans le sens de… Valérian… compte tenu de ce que nous avons entendu sur toi. Aloysius est parti et il a peut-être pris une décision courageuse et sensée en décidant de changer aussi radicalement. Je pense qu’il faut se faire à l’idée que c’est définitif. Le papillon ne peut pas avoir envie de retourner dans sa chrysalide pour redevenir une chenille. Donc, bienvenue à Valérian et j’espère que nous ferons du bon travail ensemble, ajouta la maîtresse d’armes en me tendant la main.

Nous échangeâmes une poignée de main ferme et je lui adressai un remerciement des yeux.

- Hum… je crois que c’est la première fois que l’on me compare à un papillon, mais la métaphore est plutôt bien vue. »

Je me tournai vers Tirell et lui tendis la main également, il la prit pour me tirer vers lui et nous échangeâmes une étreinte de vieux amis. Tirell était resté le bon gars simple, direct et amical dont je gardais le souvenir. Il était facile de redevenir ami avec lui.

Je lâchai l’archer pour pivoter vers Valériane. Son regard était toujours d’une neutralité de mauvais augure. Elle avait toujours su jouer de son regard, en y faisant passer le sentiment qu’elle souhaitait ou, au contraire, déstabiliser son interlocuteur par l’absence de toute émotion.

Je lui tendis la main sans cesser de croise son regard.

Elle contempla ma main le temps de trois secondes, ignora mon geste et m’envoya sa tirade :

« Pour le moment, je ne te connais pas. On verra à l’usage si j’ai envie de te serrer la main ou le cou. »

Puis elle se détourna et déclara qu’elle allait se coucher.


Je saluai Tirell et Kia’Santh puis repartis  là où j’espérai trouver Maloniel. La réaction de Valériane et ses bonnes dispositions envers Aloysius ne manquaient pas de m’étonner. Elle aurait dû le détester et elle semblait plutôt le regretter. Avait-elle été plus attachée à Aloysius que je ne le pensais ? Dans mon souvenir, Valériane avait à peine toléré les facéties d’Aloysius. Peut-être les avaient-elles appréciées secrètement ? J’avais commencé mes chroniques quelques années après mon départ précipité des chez les Téméraires et les souvenirs d’Aloysius étaient peut-être déjà faussés. Quoi qu’il en soit, cela ne changeait pas grand-chose. Aloysius n’était plus là et je ne verrai sans doute que rarement Valériane, donc il n’était nul besoin de me faire des nœuds au cerveau avec ça. J’avais bien d’autres sujets de réflexion autrement plus conséquents.

 

Je rejoignis la jeune voleuse qui m’accueillit par un sourire fatigué. Je déroulai mon sac de couchage à côté du sien et m’y engouffrai.[size=12] La fatigue et les privations de ces derniers jours eurent raison de mes préoccupations et je m’endormis rapidement, Maloniel dans mes bras.
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Chapitre 69 - Retrouvailles et explications
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